Comment les humains communiquent-ils ? Qu’est-ce que la communication digitale ? Quels en sont les principaux acteurs ?

Facebook, Twitter, smartphones, Instagram, Snapchat, objets connectés, WeChat, Amazon, Netflix… en quelques années, le monde s’est digitalisé. Et avec lui la communication, devenue elle aussi digitale. À l’ère d’un monde où tout va très vite, trop vite, prenons du recul pour comprendre comment la communication digitale influe sur nos relations et identifions les acteurs clés de ce nouvel écosystème.


Pourquoi et comment les humains communiquent-ils ?

« Seul parmi les animaux, l’homme a un langage ». Déjà au IVè siècle av. J.-C., Aristote distinguait l’humain dans sa manière de communiquer et de nouer des relations avec ses pairs1. Plus qu’une capacité, communiquer semble être un besoin pour l’humain, qui ne peut vivre seul. Une pensée qu’on ne peut contester de nos jours, à l’heure de l’hyper-connexion, alors que la communication sur les réseaux sociaux semble devenir une addiction.

Communiquer est un besoin, ainsi que le rappelle Abraham Maslow dans sa célèbre pyramide2. Ainsi les besoins d’appartenance et d’estime renvoient à l’affection et à la reconnaissance attendues de la part d’autrui. Tout cela suppose d’interagir avec d’autres individus, pour s’accomplir soi-même.

Les hommes ont sans cesse pensé de nouveaux outils pour faciliter et accélérer la communication. Papier, imprimerie, télégraphe, machine à écrire, téléphone, Internet… toutes ces inventions ont bouleversé nos usages au fil des avancées technologiques. Avec un objectif : rapprocher les humains, les faire communiquer.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux règnent en maîtres. Plus de 2 millions de snaps ont ainsi été échangés depuis que vous lisez cet article3. Un bouleversement des usages est en marche.

Qu’est-ce que la communication digitale ?

D’après le dictionnaire Larousse, « digital » signifie « qui appartient aux doigts »4. En terme de communication, on peut y voir une référence à l’action des doigts sur les écrans des smartphones, tablettes et autres objets connectés.

Selon Philippe Gerard, manager chez Cegos, organisme de formation professionnelle, la communication digitale représente « la stratégie et les actions de communication à mener sur le web, les médias sociaux et les terminaux mobiles »5.

Comment être présent à l’esprit du consommateur, développer sa notoriété et augmenter ses ventes grâce à ces canaux ? De nombreux outils existent : applications mobiles, Facebook, Twitter, Adwords… que les marques s’efforcent d’appréhender au mieux. Aussi les équipes digitales s’étoffent-elles : en 2015, Pôle Emploi prévoyait plus de 200 000 embauches dans le secteur d’ici à 20226.

Les médias sociaux sont aussi largement utilisés dans un cadre privé et s’inscrivent pleinement dans les relations interpersonnelles. En témoignent les 32 millions de français actifs chaque mois sur Facebook ou les 700 millions d’instagrameurs dans le monde7.

Qu’est-ce qu’une machine ?

Selon le dictionnaire Larousse, une machine est un « appareil, instrument permettant de réaliser de manière mécanique, automatique ou simplifiée les tâches et travaux de la vie courante »8. Une définition du Dictionnaire de philosophie la décrit comme un « dispositif qui peut transformer l’énergie en travail »9.

Décrite par les mots « appareil » et « dispositif », la machine est caractérisée par l’absence d’humanité. Elle représente le déshumain, ce qui n’est pas humain.

La machine possède un rôle, une destinée : elle facilite un travail, une tâche. Ainsi les inventions citées plus haut, au service de la communication, ont toute leur place dans cette catégorie.

La machine est donc au service de l’humain, elle lui simplifie l’existence. Elle répond à un besoin précis de son époque. Peut-on y voir un rapport de subordination entre l’humain et la machine ? Ou au contraire, considérer des liens hiérarchiques entre ces deux acteurs ne reviendrait-il pas à leur reconnaître une certaine équivalence ? Dès lors il semblerait que des relations s’établissent entre l’humain et le déshumain.

Ces questions se posent aussi dans le cadre de la communication digitale. De nombreuses machines régissent en effet cet écosystème : ordinateurs, smartphones, serveurs mais aussi moteurs de recherches qui facilitent l’obtention d’informations ou encore applications mobiles et réseaux sociaux.

Ces derniers facilitent les relations entre humains. Ce sont des plateformes qui permettent la connexion entre des individus du monde entier.

Sur le site institutionnel de Facebook, ses dirigeants exposent eux-mêmes la mission du réseau social : « donner aux gens le pouvoir de construire une communauté, de rapprocher le monde, de rester en contact avec leurs amis et leur famille, pour découvrir ce qui se passe dans le monde et pour partager et exprimer ce qui compte pour eux »10. La plateforme répond là parfaitement aux définitions de la machine expliquées précédemment.

Un autre acteur, le robot, est lui aussi souvent évoqué dans le monde de la communication digitale et des nouvelles technologies. On peut alors se demander ce qui distingue un robot d’une machine.

 

Qu’est-ce qu’un robot ?

Là encore, référons-nous au dictionnaire pour définir clairement ce qu’est un robot. Le Larousse le présente comme un « appareil automatique capable de manipuler des objets ou d’exécuter des opérations selon un programme fixe, modifiable ou adaptable »11.

La différence entre le robot et la machine serait donc la présence d’un programme, d’un algorithme permettant au robot de fonctionner de manière automatique et donc indépendante.

Un robot peut donc être défini comme une machine possédant une intelligence artificielle. Cette intelligence peut être gérée par un algorithme ou être modifiable et adaptable. On peut voir là une référence au machine learning, c’est-à-dire le fait que le robot possède une capacité d’apprentissage12. Il peut s’éloigner de son programme d’origine et apprendre par lui-même des comportements appropriés selon la situation.

En cela le robot se rapproche de l’humain à qui il emprunte des caractéristiques et des compétences. Les humanoïdes sont des robots dont l’apparence rappelle un être humain. On distingue les androïdes, robots masculins et les gynoïdes, robots féminins.13

Mais rassurons-nous, les robots ne semblent pas dans l’immédiat nourrir l’ambition de nous remplacer. Ils sont avant tout, comme les machines citées précédemment, au service d’un besoin humain. Pour combien de temps ? Ainsi, les robots démineurs comme Cameleon EOD permettent d’agir sans mettre en danger les militaires,14 quand les robots chirurgicaux diminuent les risques opératoires.

Plus spécifiquement, dans le secteur de la communication digitale, on peut citer les chatbots ou robots conversationnels qui facilitent l’échange d’informations simples, ou les robots assistants comme Nao, Pepper ou Romeo de SoftBank Robotics.15

À suivre : quelles sont les relations entre ces différents acteurs ?

La communication digitale amène avec elle de nouveaux acteurs déshumains, par l’intermédiaire desquels les humains communiquent entre eux. Ces machines et robots ont pour fonction première de faciliter les échanges entre humains.

Mais les relations ne sont-elles pas plus complexes ? Quelles sont les relations entre ces acteurs humains et déshumains ? Peut-on envisager des relations dans lesquelles l’humain n’aurait plus sa place ? Comprendre comment ces acteurs interagissent nous montrera comment la communication digitale modifie nos relations, notre rapport aux autres et à la technologie. Surtout, il faudra définir la place de l’humain et de l’interaction humaine dans un monde digitalisé.

 

Sources

1 ARISTOTE, Politique, IVè siècle av. J.-C.
2 MASLOW, Abraham, Devenir le meilleur de soi-même : besoins fondamentaux, motivation et personnalité, 1954
3 COËFFÉ, Thomas, « Chiffres Snapchat – 2017 », dans Le blog du modérateur, 20 juin 2017
4 Larousse, « Dictionnaire de français », 2017
5 GERARD, Philippe, « Qu’est-ce que la communication digitale ? », dans Le blog de la communication digitale, 3 février 2014
6 Pôle Emploi, « Les métiers du numérique, quelles opportunités d’emploi ? », 2016
7 CHOUALHI, Sarah, « Les chiffres Facebook et Instagram (2017), dans Social media pro, 16 février 2017
8 Larousse, « Dictionnaire de français », 2017
9 BARAQUIN, Noëlla (dir.), Dictionnaire de philosophie, Paris, 2007, Armand-Colin, Machine
10 Facebook, Newsroom, 2017
11 Larousse, « Dictionnaire de français », 2017
12 BATHELOT, Bertrand, « Définition : machine learning », dans Définitions marketing, 1 février 2017
13 MEUNIER, Marty-Kanatakhatsus, « Des robots humanoïdes pour des tâches périlleuses », dans Le blog de l’Université de Sherbrooke, 25 avril 2013
14 GALLET, Ludwig, « Déminage : Cameleon, le robot aux faux airs de Wall-E utilisé à Barbès », dans L’Express, 7 janvier 2016
15 SoftBank Robotics, Robots

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