L’ère du numérique ne cesse de croître et d’évoluer amenant à des technologies de plus en plus aiguisées. L’intelligence artificielle (IA) avec Chat GPT par exemple en est la preuve. Mais cela ne s’arrête pas là, les initiatives technologiques influençant les tendances de consommation sont de plus en plus nombreuses et ouvrent la porte à des mondes qui peuvent paraître futuristes comme le métavers.

Mais qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Pour remettre les choses dans leur contexte, selon la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), l’intelligence artificielle ou IA n’est pas une technologie à proprement parler mais plutôt un domaine scientifique dans lequel les outils peuvent être classés lorsqu’ils respectent certains critères.

Pour le Parlement européen, l’intelligence artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ».

En clair, plus l’outil se comporte comme un humain, plus il sera considéré comme une intelligence artificielle.

Un peu d’histoire…

L’intelligence artificielle ne date pas d’hier, contrairement à ce que l’on pourrait croire.

Dans les années 50, les ordinateurs ne pouvaient pas stocker ou exécuter des informations sans engendrer des coûts exorbitants. Selon Talend A Qlik Company, c’est à ce moment-là que le mathématicien, Alan Turing, a posé une question simple mais révolutionnaire : « Les machines peuvent-elles penser ? ». La réponse, un grand oui, a changé le cours de l’histoire.

Dans les années 80, deux techniques importantes ont été développées. Dans un premier temps, le « deep learning » qui a permis aux ordinateurs d’apprendre par l’expérience et le second « l’expert system » qui imite la capacité de l’homme à prendre des décisions. Le raisonnement utilisé par les ordinateurs était basé sur une structure « si-alors » pour répondre à des questions. Au fil du temps, les procédés se sont développés grâce à trois améliorations majeures les unités de traitement graphique (GPU), la Big Data et les algorithmes.

Les IA d’aujourd’hui

Cet historique a permis d’arriver, aujourd’hui, à trois types d’intelligence artificielle : l’intelligence artificielle étroite (ANI), l’intelligence artificielle générale (AGI) et la superintelligence artificielle (ASI), selon Talend A Qlik Company.

L’ANI est classé comme une intelligence artificielle faible car elle n’est spécialisée que dans une gamme étroite de paramètres ou de situations comme la reconnaissance vocale par exemple.

L’AGI est catégorisée comme puissante car son travail correspond à celui d’une intelligence humaine. Elle nécessite l’utilisation d’une machine qui doit passer certains tests pour être catégorisée comme telle notamment le test de Turing qui vérifie la capacité d’une machine à agir comme un humain. Le score obtenu doit être d’au moins 70%.

L’ASI correspond à une intelligence supérieure à celle d’un humain et n’est pas encore matériellement développée.

C’est ainsi que les IA sont plus présentes dans nos vies qu’on ne le croit. Au-delà de Chat GPT, communiquer avec un cyber-assistant sur un site, faire appel à Alexa (assistant personnel développé par Amazon) pour une quelconque demande ou demander quelque chose à Siri sont une manière d’utiliser les intelligences artificielles.

Les avantages de ces outils

83% des entreprises interrogées par Talend Qlik Company considèrent l’intelligence artificielle comme une priorité stratégique et 75% déclarent que l’IA est la clé pour identifier de nouveaux clients et de nouvelles entreprises. En effet, ces outils possèdent de nombreux avantages tels que l’automatisation des processus et des tâches, la réduction du nombre de fautes et d’erreurs humaines, l’augmentation de la productivité et de l’efficacité ou encore l’amélioration du service grâce à une meilleure connaissance du client. En clair, ils permettent une collecte et analyse de données plus poussées, une efficacité impressionnante du back-office, un service client optimisé, des actions marketing plus ciblées et même un recrutement plus intelligent.

Des technologies qui ont aussi leurs limites…

Ces outils sont, certes, doués d’une performance incontestable, mais ils exposent néanmoins les utilisateurs à plusieurs risques. Tout comme l’humain, ces machines ne sont pas à l’abri d’une erreur ou d’une défaillance. Selon la CNIL, elles peuvent être dues à un problème dans la conception du système, à de mauvais critères retenus, à une mauvaise qualité des données mais aussi à un manque de représentativité ou encore à une hypothèse trop approximative. C’est pourquoi l’Homme reste indispensable, il doit garder le contrôle sur ses choix et décisions. Ces outils doivent apparaître comment une aide, comme un soutien et non comme le décideur final.

On peut aussi parler du manque de données pour certains secteurs qui ne permettent pas une utilisation optimale de l’IA. En effet, la première condition pour qu’une intelligence artificielle fonctionne correctement est qu’elle ait accès à un grand nombre de données.

La vulnérabilité de ces outils face aux risques d’attaques et de piratages est également une des limites.

Au-delà de ces risques plutôt techniques, ces outils posent une question autour de l’éthique. En effet, ils peuvent prendre la place de certains métiers et donc augmenter le risque de chômage. Cela a déjà commencé, il y a plusieurs années, avec les caissiers et caissières, qui ont été remplacés pour certains par des caisses automatiques ; ce n’était que le début d’une longue liste. De nombreux domaines très variés ont été impactés comme les métiers d’usine, de graphiste ou même les agents de voyage remplacés par des comparateurs.

Un autre facteur important est leur manque de personnalité et de sensibilité humaines qui peuvent amener à des réponses discutables. En effet, l’intelligence intellectuelle et l’intelligence émotionnelle ne sont pas la même chose mais sont toutes deux indispensables.

Ces limites éthiques sont prouvées par ce chiffre : d’après Ipsos, qui se base sur le rapport Global Trends 2023, 58% des Français craignent que le progrès technique détruise leur vie.

Comment les IA influencent les tendances de consommation ?

Grâce à leur analyse poussée des données, les IA peuvent fournir des recommandations personnalisées en partant des historiques d’achat, des interactions sur les réseaux sociaux, du temps passé sur une page, etc. Cela permet également de faire une prévision des tendances afin que les entreprises puissent anticiper les besoins des consommateurs et ainsi rester compétitives sur leur marché. Les chatbots et autres systèmes d’automatisation du service client permettent aussi d’améliorer et d’influencer le parcours utilisateur en fournissant des réponses optimales et rapides au consommateur.

Le métavers, un avenir de l’IA ?

Né de la fusion entre « meta » et « universe » en anglais, ce concept matérialise un espace virtuel collectif et partagé. Le métavers se définit, selon le site intelligence-artificelle.com, comme un nouveau monde numérique interactif où chacun peut communiquer avec d’autres personnes et avec son environnement comme il le fait dans le monde réel.

Selon Etudes-tech.com, ce terme est évoqué pour la première fois en 1992 dans le livre ” Le Samouraï virtuel ” de Neal Stephenson. Cet ouvrage raconte l’histoire d’un entrepreneur à succès qui se met au défi de créer un monde parallèle dans lequel la réalité augmentée se mêle à la réalité virtuelle.

Le métavers a réellement pris de l’ampleur quand Mark Zuckerberg a annoncé que Facebook changeait de nom et devenait Meta. Selon lui, ces univers représentent le futur d’internet. C’est pourquoi, il a investi près de 50 000 milliards de dollars dans ce projet toujours selon Etudes-Tech.com.

Mais alors comment fonctionne le métavers ?

Différentes technologies sont utilisées pour contribuer à la création de ces univers comme l’IA, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la 3D ou encore la blockchain. Ces nouveaux mondes permettraient de travailler, d’échanger, de créer, d’effectuer des transactions et de socialiser grâce à des avatars 3D.

Les termes de réalité virtuelle, réalité augmentée ou encore blockchain peuvent paraître flous. Selon Chat GPT, la réalité virtuelle crée un monde entièrement virtuel alors que la réalité augmentée superpose des éléments virtuels sur le monde réel. La réalité augmentée permet donc à l’utilisateur de maintenir une conscience de son environnement physique tout en interagissant avec des éléments numériques. L’application Pokémon Go, connue de tous, est ainsi considérée comme de la réalité augmentée alors que le casque PlayStation VR immerge totalement l’utilisateur et est donc considéré comme de la réalité virtuelle.

La blockchain, quant à elle, est une technologie de stockage et de transmission d’informations sécurisées et transparentes. C’est l’équivalent d’une chaîne de blocs de données.


Les algorithmes d’IA jouent un rôle primordial dans la création du métavers car ils permettent aujourd’hui de couvrir plusieurs domaines qui sont essentiels à la mise en place de ces univers comme le traitement de la parole ou de la vision. Ainsi, certains considèrent le métavers comme l’avenir de l’intelligence artificielle.

Nombreuses sont les entreprises qui adhèrent à ce système 

D’après le site « le blog du modérateur », les investissements dans le métavers ont plus que doublé depuis 2021 et atteignent plus de 120 milliards de dollars. En 2030, il pourrait générer jusqu’à 5 000 milliards de dollars. Nous sommes donc face à une technologie en pleine croissance. D’après Gartner, entreprise américaine spécialisée dans le conseil et la recherche de technologies, 30% des entreprises devraient s’installer dans le métavers d’ici 2026 pour y vendre des produits et services.

Selon Etude-Tech.com, Tim Cook, directeur général d’Apple, avait déclaré : « Nous sommes une entreprise dans le domaine de l’innovation donc nous explorons toujours les technologies nouvelles et émergentes et j’ai longuement parlé de l’intérêt que nous portons à ces technologies en ce moment ». Apple possède notamment 14 000 applications de réalité augmentée dont elle dispose via App Store et développe en parallèle un casque pour le métavers.

On peut également citer Nike qui s’est associé à Roblox, un jeu vidéo, pour créer Nikeland, un monde virtuel dans lequel les utilisateurs peuvent habiller leurs avatars avec des produits de la marque. Zara a, de son côté, créé une collection de vêtements numériques sur le métavers Zepeto. On peut aussi parler de Carrefour qui a acheté une parcelle virtuelle dans le métavers du jeu vidéo Sandbox ou encore d’Adidas qui s’est lancé dans la vente de NFT « Non-fungible token » (jeton non fongible en français).

Selon le blog du modérateur, 4 secteurs devraient particulièrement s’imposer sur le marché du métavers d’ici à 2030 : le e-commerce, l’éducation, la publicité et le gaming. Toujours d’après ce site, 59% des consommateurs préfèrent réaliser au moins une activité dans le monde virtuel plutôt que dans le monde physique et les 5 activités les plus attendues par les consommateurs sont la connexion aux autres, les événements en direct, le gaming, le shopping et les voyages.

Comment intégrer les nouvelles technologies à son entreprise ?

Ces outils peuvent paraître flous car ils sont immatériels et ne sont qu’à leurs prémisses. On peut croire qu’ils sont réservés aux géants du marché et pourtant comme nous l’avons vu, ils intéressent de plus en plus d’entreprises et devraient donc se démocratiser au fil des années. Intégrer ces nouvelles technologies représente une importance considérable pour développer son activité en termes d’efficacité et de productivité. Pour cela, il est indispensable de consolider des fondements solides.

Il est important d’avoir à l’esprit l’objectif et l’intérêt de l’entreprise à intégrer ces technologies. Souhaite-t-on en savoir plus sur nos clients pour permettre une offre plus personnalisée ? Souhaite-t-on automatiser certaines tâches pour gagner du temps et pouvoir se concentrer sur des choses plus importantes ? Ou encore souhaite-t-on intégrer ces outils pour renvoyer l’image d’une entreprise moderne, innovante et qui sait s’adapter ? Une fois l’objectif clarifié, il va s’agir de chercher, stocker et organiser un grand nombre de données en lien. En effet, ces données permettront d’avoir de la matière sur laquelle les IA pourront travailler.

Ensuite, il s’agira évidemment de se rapprocher de prestataires qualifiés et de se renseigner pour savoir quel outil spécifique répondrait le mieux à notre demande. On peut citer des outils concrets comme les plateformes de chatbots qui sont des assistants virtuels. Les outils d’analyse prédictive permettent, quant à eux, d’identifier les tendances futures comme Google analytics qui intègre des fonctionnalités d’IA. On peut aussi évoquer les plateformes de marketing automatisées comme Marketo et Pardot ou encore certains systèmes de gestion des ressources humaines comme SAP Success Factors qui analyse les données des candidats pour recommander les meilleurs profils.

Quelles préoccupations pour l’avenir ?

Comme nous l’avons évoqué, les IA posent des problématiques techniques et éthiques mais c’est également le cas du métavers. En effet, ces nouveaux univers pourraient transformer la nature des relations humaines. Nous savons que les interactions sociales subissent facilement de nombreux changements.

Nous avons pu l’observer avec d’autres phénomènes différents comme le COVID-19 qui a modifié et impacté les relations sociales sur le long terme d’après les différentes études. Le métavers pourrait à son tour révolutionner la façon de travailler et modifier la dynamique des équipes et des collaborations professionnelles.

Certains aspects comme la réglementation jouent et joueront un rôle primordial pour encadrer ces nouvelles technologies. L’éducation, la sensibilisation et la formation devront aussi être de plus en plus développées pour permettre une utilisation optimale de ces outils.

Pour matérialiser le concept des nouvelles technologies, interrogeons Pauline, Infographiste en alternance chez Opal Demetz, créateur et distributeur de lunettes.

Quels outils de nouvelles technologies utilisez-vous ?

J’utilise principalement des IA de génération d’images. Les deux principales sont Midjourney et Adobe Firefly. Parallèlement, j’ai également suivi une formation sur Chat GPT que j’utilise occasionnellement, mais plutôt dans ma vie personnelle.


Quelle est la valeur ajoutée de ces technologies ?

Les IA de génération d’images sont principalement un gain de créativité selon moi. Elles nous permettent de réaliser nos idées « impossibles », d’agrandir des images afin de pouvoir les adapter à n’importe quel format, de nous proposer une perspective différente sur nos prompts initiaux. Je ne pense pas qu’elles soient un gain de temps en revanche, puisque maîtriser l’outil et obtenir un résultat optimal demande beaucoup de temps, de tests et d’entraînement. Il en va de même pour les IA de génération de texte, qui sont, selon moi, une aide en termes de qualité de rédaction et de richesse du contenu. Cependant, générer un document ou même un court paragraphe 100% en IA sans intervention humaine peut se révéler très long. Les IA fonctionnant sur des calculs de probabilités, parfois les mots se répètent ou bien ne sont pas tout à fait adaptés, générant des textes finalement manquants de touche humaine à mon goût, trop parfaits (de même pour les images).


Comment l’entreprise s’est-elle adaptée à ces changements ? Cela touche-t-il d’autres fonctions de la société ?


L’IA fait désormais partie intégrante de mon quotidien au studio. Nous l’utilisons beaucoup pour de la mise au format, et de façon récente, lors de nos shootings. Elle nous permet de générer des fonds pour nos packshots d’ambiance, ou bien même des fonds pour nos shootings portés. L’IA est donc très présente au sein de l’équipe Marketing et Communication, mais il me semble également que d’autres services utilisent des IA de génération de texte et de traduction.



Pensez-vous à titre personnel que ces technologies ont plus d’avantages ou plus de limites ? Lesquels ?

Voici deux réponses possibles à cette question :

1- Je crois fermement que ces technologies offrent plus d’avantages que de limites lorsqu’elles sont utilisées de manière appropriée. Cependant, une mauvaise utilisation peut entraîner une qualité inférieure des résultats. Il est crucial de travailler avec l’IA, plutôt que de simplement la laisser travailler seule, pour maximiser ses bénéfices tout en minimisant les risques potentiels.

2 – Je pense que ces technologies présentent bien plus d’avantages, si toutefois les utilisateurs bénéficient d’une formation adéquate. Selon moi, une mauvaise utilisation de l’IA peut donner un rendu moins qualitatif que quelque chose entièrement produit par l’humain. La plus grande limite de l’IA serait donc sa facilité d’utilisation apparente. Beaucoup pensent qu’il suffit d’un seul prompt pour obtenir un résultat satisfaisant, je pense que cette idée est fausse et participe à la mauvaise image des IA comme étant des outils de « flemme ». Pour que l’IA devienne avantageuse et réellement utile, il est nécessaire de travailler avec l’IA et non pas de faire travailler l’IA à notre place.

En exemple, sache que l’une de ces deux réponses est générée entièrement par l’IA, en un seul prompt, sans retouche, et l’autre est entièrement rédigée par moi, sais-tu reconnaître laquelle ?
 


Comment voyez-vous l’avenir de votre entreprise et du marché de façon générale sur ces sujets ?

Je pense que les IA font déjà partie intégrante des métiers créatifs tels que graphiste et que son utilisation va progressivement devenir inévitable, surtout dans les domaines du marketing et de la communication. Par exemple, peut-être que dans 5 ans, une campagne réalisée sans aucune aide de l’IA ne fera plus le poids face au reste du marché utilisant l’IA. Ou bien peut-être que l’IA n’est qu’un effet de mode et qu’à force de l’utiliser, les consommateurs seront à la recherche de plus « d’authenticité », même si j’en doute fort. 

Pour conclure sur ces sujets, on peut constater que l’utilisation de ces nouvelles technologies augmente considérablement et représente de nombreux gains notamment en termes de créativité. Cependant, cette utilisation accrue fait naître des débats houleux dans la société séparant ceux qui voient cela d’un œil positif et ceux qui voient plutôt les effets néfastes. Beaucoup se retrouvent partagés entre les deux camps et recherchent un équilibre pour une utilisation optimale mais éthique de ces outils. Les nouvelles technologies encore plus poussées comme le métavers amènent même à réfléchir sur la nature et sur l’évolution des relations sociales. Ainsi, intégrer ces outils devient de plus en plus indispensable pour rester aligné avec le marché et les tendances actuelles mais cela nécessite une réflexion approfondie sur les objectifs, les moyens mis en place et le choix des outils appropriés.

La façon dont nous décidons d’utiliser ces technologies aujourd’hui façonnera largement leur avenir de demain. C’est pourquoi, il est important d’avoir conscience de leurs possibilités et de leurs avantages mais aussi de leurs limites pour garder la main sur les choix finaux et garder l’humain au premier plan pour conserver une intelligence intellectuelle et émotionnelle.

Sources :