Nous reconnaissons tous les escarpins Louboutin.
Nous reconnaissons tous le bruit d’une cannette de Coca-Cola.
Nous reconnaissons tous la présence d’un McDonald’s à plusieurs centaines de mètres.
Nous aimons tous toucher les produits de chez Nature et Découverte.
Nous aimons tous goûter le morceau de saucisson que les commerçants nous proposent au marché.
Selon une étude effectuée par l’université de Rockfeller, on se souvient de ce que l’on voit à 5%, de ce
que l’on entend à 2%, de ce que l’on touche à 1% et de ce que l’on sent à 35%.
Le marketing sensoriel joue de nos 5 sens. Nous allons découvrir dans cet article une définition approfondie du marketing sensoriel, puis nous aborderons son développement avant de faire un zoom sur les sens exploités. Enfin, nous aborderons les limites de celui-ci.
Définition
D’après une définition de B. Bathelot parue dans Définitions marketing, le marketing sensoriel est une déclinaison du marketing qui consiste à solliciter un ou plusieurs sens des consommateurs afin de booster les ventes.
En se familiarisant avec le marketing sensoriel, les marques pourront mettre en place des moyens innovants afin d’avoir un impact émotionnel et durable sur les consommateurs.
Nos cinq sens, VOTOG (Vue, Ouïe, Toucher, Odorat et Goût), lorsqu’ils sont exploités au moment du parcours d’achat, séduisent et accroissent le bien-être des consommateurs. Ils permettent de susciter des réactions cognitives, affectives et comportementales de la part des consommateurs.
Face à ces stimulations diverses, les prospects se serviront inconsciemment de leurs sens. Plus les contacts seront nombreux, plus les consommateurs se souviendront de la marque concernée.
Le marketing sensoriel permet d’intégrer les perceptions humaines ainsi que leur subjectivité dans la démarche commerciale dans le but d’intensifier la qualité perçue d’un produit ou d’un service.
Aujourd’hui, les professionnels développent le concept de polysensorialité pour jouer de nos cinq sens.
Ils se posent des questions comme :
Quel bruit devra faire le paquet de chips en le touchant ?
Quelle odeur permettra à notre client de rester plus longtemps dans notre boutique ?
Pour mettre en place une démarche de marketing sensoriel efficace, il faut avant tout comprendre l’ADN de la marque, ses objectifs : fidéliser, conquérir. Les professionnels s’adaptent essentiellement aux objectifs et se posent la question « à quoi cela va nous servir ». Ces questions permettront de pouvoir mesurer les retombées par la suite.
Afin de séduire les consommateurs, les marques misent également sur des produits innovants venant solliciter les sens des prospects. Nous trouvons par exemple dans les commerces des post-it aux odeurs de vanille, des collants hydratants ou encore des cannettes qui provoquent une sensation de soif en les ouvrant.
Au niveau d’un point de vente, le marketing sensoriel peut être développé de différentes façons.
Musique particulière, parfums d’ambiance, couleurs et matériaux choisis minutieusement auront un impact sur le comportement des clients. Cette ambiance est définie au cas par cas en fonction des caractéristiques et des objectifs de chaque marque. Selon une étude de HubSpot, lorsque l’ensemble de ces facteurs sont réunis, 75% des consommateurs passent un moment agréable et sont aptes à prolonger leur visite. Nous savons que plus la présence sur un point de vente est importante, plus le panier moyen augmente.
Cette même étude a démontré qu’un environnement agréable lors du parcours d’achat encourage 90% des clients à s’y rendre de nouveau.
Hélène Persod, spécialiste du marketing sensoriel nous indique : « tous les secteurs d’activité ont intérêt à adopter une stratégie de marketing digital mais ce sont les professionnels du service et du luxe qui ont le plus grand intérêt à en mettre en place ». Dans le service, le marketing sensoriel permettra de combler le déficit sensoriel car il n’y a pas de produit à toucher. Dans le luxe, les consommateurs sont à la recherche d’une véritable différenciation, d’une valeur de marque et souhaitent être émerveillés.
Les consommateurs sont en recherche perpétuelle de stimuli. Ils recherchent avant tout une expérience et non plus un logo ou un produit particulier. Cette quête d’expérience permet aux marques de créer une relation plus intime et personnelle entre la marque et le consommateur.
C’est au cours d’expériences telles que décrites que les sens des consommateurs seront stimulés. Cela permettra de faire surgir des émotions et de réactiver des souvenirs.
Le marketing sensoriel apparaît comme un allié de taille pour rivaliser face à la concurrence et se différencier. Il permet également de convaincre plus facilement les consommateurs d’acheter un article mais aussi de créer des liens plus solides avec une marque.
Le développement du marketing sensoriel
Les origines du marketing sensoriel
A la fin du 19ème siècle, Aristide Boucicaut a conceptualisé l’idée du marketing sensoriel. Il l’a mise en place dans son commerce Le Bon Marché : « La consommatrice devait pouvoir toucher, voir et sentir, dans une ambiance plus sonore ». Cette démarche a par la suite permis la scénarisation des plus grands magasins parisiens de l’époque avec la création de grandes baies vitrées pour laisser pénétrer la luminosité.
Ensuite, dans les années 1950, les entreprises désiraient étudier la perception des consommateurs sur les produits. Pour ce faire, elles ont commencé à utiliser le marketing sensoriel et plus particulièrement le marketing tactile ainsi que le marketing visuel. En effet, à cette époque, les consommateurs étaient avant tout à la recherche d’esthétisme.
Dans les années 60, les chercheurs commencent à étudier l’intérêt du marketing auditif. Les entreprises diffusent de la musique dans les différents points de vente pour qu’ils paraissent comme plus plaisants aux yeux de leurs clients. Une décennie plus tard, le marketing gustatif se développe dans le but de renseigner les prospects sur la qualité des produits.
En fait, nous avons toujours connu et exploité le marketing sensoriel sans nous en rendre compte. Hélène Persod, nous explique que les professionnels se focalisaient surtout sur la partie esthétique et donc sur la partie affective du cerveau. Cependant, cela pouvait manquer d’adéquation avec l’identité de marque.
Selon les chercheurs, le terme de marketing sensoriel est apparu qu’à partir des années 90 lorsque des analyses ont été menées sur le comportement des consommateurs face aux stimuli olfactifs. Le marketing olfactif est alors né et on observe une véritable expansion du marketing sensoriel dans sa globalité.
Aujourd’hui, les professionnels exploitent les deux grandes parties du cerveau : neo cortex limbique traitant respectivement le cognitif et l’affectif donc le marketing sensoriel demeure dans l’esthétique mais tout en ayant du sens. Le marketing sensoriel est très sollicité par les marques pour compléter l’identité de marque, faire face à une concurrence croissante, séduire le consommateur et créer des expériences uniques et originales. En somme, le marketing sensoriel est un moyen, pour les marques, de conforter leur positionnement sur leur marché, mais aussi d’être perçues d’une meilleure façon par le consommateur.
Des consommateurs en quête d’une expérience plus immersive
Depuis les années 2000, le marketing sensoriel est en pleine croissance. D’après une étude de la MRCCE « le marketing sensoriel », deux raisons expliquent son développement. Premièrement, avec l’essor d’internet et du e-commerce, les consommateurs sont à la recherche d’un sentiment de réalité. Dans un second temps, avec la montée de l’urbanisme et de l’individualisme, les consommateurs sont de moins en moins en contact avec la nature. Ils cherchent alors à éveiller leurs sens naturels car la perception sensorielle leurs apporte un sentiment apaisant et relaxant. Les points de ventes et commerces physiques doivent mettre en place des leviers afin de combler leurs besoins : toucher, sentir ou encore déguster un produit mais avant tout passer un moment agréable et mémorable en boutique.
Pour Patrick Hetzel, auteur de Planète Conso, la recherche d’expériences polysensorielles du consommateur est liée à la société de consommation actuelle. Les consommateurs cherchent à vivre une aventure, des émotions, ils s’attendent à ce que les enseignes mobilisent leurs sens et ils délaissent les objets sans vie. Une étude de Walnut Unlimited pour Mood Media en 2019 indique que 17% des consommateurs deviennent mal à l’aise dans un point de vente dépourvu de stimulations sensorielles.
L’expérience client est devenue cruciale et a pris une grande ampleur cette dernière décennie. Les auteurs B. Joseph Pine II et James H. Gilmore affirment dans un article publié dans la Harvard Business Review, que nous sommes entrés dans une ère d’expérience. L’impact de l’expérience client se reflète dans le comportement d’achat des consommateurs qui sont de plus en plus exigeants. Cette tendance suit une logique de multi concurrence face à une mondialisation constante qui offre aux consommateurs des solutions toujours plus complètes pour répondre à leurs besoins.
Les marques agissent pour faire vivre des expériences à leurs clients afin de répondre aux attentes de leurs cibles et continuer de les séduire. Le marketing sensoriel est idéal pour sortir de l’ordinaire à faible coût.
Hélène Persod explique que le marketing sensoriel répond à un vrai besoin et est en quelque sorte une revanche du physique sur le digital, notamment à la suite du Covid-19. Il permet de faire vivre aux consommateurs une expérience supplémentaire tout en maintenant une certaine homogénéité avec la présence digitale de la marque.
Zoom sur les cinq sens sollicités
Tout au long de cette partie, nous allons aborder une étude quantitative menée par Walnut Unlimited pour Mood Media auprès de l’enseigne Intersport en 2019. Cette étude sur le marketing comportemental vise à « quantifier l’impact du marketing sensoriel ».
On touche avec les yeux
Le marketing visuel est « un levier participant à la scénarisation d’un lieu, d’un point de vente. Il est un facteur d’ambiance supplémentaire afin d’enrichir la visite des consommateurs dans un point de vente. »
Le marketing visuel revêt différentes formes : le design des produits, le merchandising des points de ventes, des éclairages et couleurs spécifiques pour une meilleure ambiance. Ces différents éléments permettent d’avoir un effet positif sur le comportement des consommateurs.
La vue est le sens le plus sollicité dans notre quotidien et permet d’appréhender en une fraction de seconde l’environnement qui nous entoure. Avec le marketing visuel, il est possible d’utiliser une multitude de stimuli générés par de nombreux vecteurs pour influer sur le comportement des clients. On pourra utiliser un affichage dynamique et la diffusion de messages ciblés pour améliorer la prise d’informations des consommateurs. D’ailleurs, dans l’étude quantitative abordée précédemment, les chercheurs ont observé, grâce au eye tracking, que lorsque les informations sont animées sur un écran, la notoriété des écrans numériques augmente de 5%. De ce fait, les consommateurs montrent un plus grand intérêt envers ces écrans. Il devient alors intéressant pour les marques de diffuser des vidéos ou de réaliser du motion design sur ces écrans pour éveiller l’intérêt des consommateurs.
Le marketing visuel et plus largement l’identité visuelle d’une marque est un facteur de différenciation et de singularité face à une concurrence toujours plus importante. Cette identité visuelle différenciante se remarquera de par le logo de la marque, les couleurs de la décoration mais aussi par la diffusion de messages vidéo. Ces éléments mettront à profit cette dimension visuelle et apporteront une certaine cohérence pour une meilleure communication avec les visiteurs.
Les codes visuels d’une marque doivent être choisis en fonction de la cible. Il est alors primordial de la connaître parfaitement afin de créer une expérience mémorable pour le consommateur.
On entend pour mieux ressentir
Depuis plusieurs années, des chercheurs mesurent l’impact de la diffusion d’ambiances sonores aussi bien dans les points de vente que dans les entreprises. Les conclusions de ces études ont démontré que la musique a une forte influence sur la perception d’un lieu ou d’un milieu. On peut affirmer que la musique et l’ambiance sonore exercent une influence sur l’expérience perçue par les visiteurs. Il est alors possible de l’optimiser grâce au marketing sonore.
Toujours dans un objectif de différenciation, utiliser une ambiance sonore ou un logo sonore permettra à toute marque d’affirmer son identité et de se démarquer de la concurrence. En effet, mettre en place des signaux sensoriels auditifs permet une mémorisation distincte et pérenne dans la mémoire des individus. D’ailleurs, la mémorisation d’une marque dans un sport est multipliée par 2 en présence d’un logo sonore.
Au-delà d’un aspect purement différentiel, le marketing sonore offre à ceux qui y sont exposé une véritable expérience.
Parmi ces stimuli auditifs, utiliser la musique sur un point de vente s’avère efficace pour améliorer la perception et l’image de la marque par les consommateurs. Pour cela, il faut néanmoins que la musique diffusée soit minutieusement choisie pour qu’elle soit en cohérence avec le secteur d’activité, son image et sa cible. La musique agira alors sur l’expérience vécue mais aussi sur l’humeur et le comportement des consommateurs.
Par exemple, on privilégiera dans les fast-food une musique suffisamment rythmée. Ce type de musique incitera inconsciemment les consommateurs à manger plus rapidement. Ainsi, ils pourront libérer une table plus vite et le fast-food pourra accueillir de nouveaux clients.
Avec le marketing auditif, il est alors possible d’influer sur l’état d’esprit des consommateurs et de les rendre plus réceptifs lors de leur visite. La diffusion sonore représente un atout pour les marques dans le cas où elle est pensée pour être en adéquation avec son image et sa cible.
On touche pour plus de contact
Le marketing tactile consiste à « utiliser le toucher afin de promouvoir et vendre un produit ou service. » Il peut être utilisé à travers le packaging ou bien dans la scénarisation d’un point de vente. Il concerne aussi bien le toucher des produits que les contacts du point de vente.
D’ailleurs, dans l’étude quantitative de Mood Media, on observe « une augmentation émotionnelle de 50% en manipulant ou touchant un produit ».
Parfois, il est impossible de manipuler un produit ou bien de l’essayer avant de l’acheter. Le marketing tactile prend son sens à ce moment précis. Il doit donner l’envie aux consommateurs d’acheter ce produit et non un autre. Toucher un produit permet au consommateur de se faire une idée plus précise de la qualité et des fonctions de celui-ci. De plus, le sens du toucher permet d’apporter une certaine familiarité entre le produit/point de vente et le consommateur.
Le marketing tactile est divisé en deux grandes catégories :
- Le toucher instrumental : « le consommateur touche un produit pour obtenir des informations plus précises sur celui-ci. » Par exemple, toucher un fruit pour savoir s’il est suffisamment mûr.
- Le toucher autotélique : « le consommateur cherche à ressentir un certain plaisir en touchant un produit .» Par exemple, un pull en cachemire.
Le pouvoir du toucher est impondérable. Pour répondre aux besoins des consommateurs, les entreprises sont sans cesse à la recherche de nouvelles formes, matières et textures.
La marque Nature et Découvertes, pionnière du marketing sensoriel, l’a bien compris et offre à ses clients la possibilité de toucher, essayer, manipuler les différents produits que l’enseigne propose. Nature et Découvertes offre une expérience polysensorielle complète.
De même, lorsque l’on souhaite acheter une nouvelle voiture, le premier réflexe sera de la toucher, intérieur comme extérieur afin de s’y sentir bien.
Le marketing tactile joue aussi un rôle dans les services d’une entreprise. Par exemple, dans un hôtel, le consommateur utilisera sa perception du confort de la literie, de la texture et des matériaux utilisés pour juger la qualité de celui-ci.
Le marketing tactile joue un rôle essentiel dans le parcours d’achat et influe sur la perception d’un produit par le consommateur. Il va également jouer sur la mémorisation car en manipulant un produit, le consommateur vit une nouvelle expérience avec la marque ce qui aura un impact positif sur sa décision d’achat mais surtout sur sa fidélisation.
On sent en s’en rappelant
L’enjeu du marketing olfactif se résume, selon Hélène Persod en « une senteur définissant la signature olfactive d’une entreprise tout en influant sur le comportement de ses clients. »
Il est possible de composer un parfum, une fragrance qui aura un véritable impact pour les prospects. L’objectif d’une signature olfactive est de créer une ambiance, une expérience afin de provoquer des émotions chez les visiteurs. Le marketing olfactif permet la mise en place d’un environnement favorable à l’achat et a donc une incidence directe sur le comportement des consommateurs.
L’étude pour Mood Media confirme cette théorie. En effet, la zone dédiée au football d’un magasin Intersport a bénéficié de sa propre fragrance. En conséquence, les chercheurs ont observé une augmentation de 28% du niveau d’émotion comparé au niveau de référence. Ils ont également notifié une augmentation de 26% des ventes dans la catégorie football par rapport au niveau de référence.
L’odorat est le deuxième sens le plus sollicité par un individu pour appréhender son environnement. Il s’agit également du sens qui bénéficie du plus haut taux de mémorisation puisqu’on retient environ 35% de ce que l’on sent. L’odorat est de ce fait, intimement lié à la mémoire.
Il est très avantageux pour les enseignes de soigner son ambiance olfactive. En quelques secondes, la clientèle percevra les odeurs d’un lieu, même de façon inconsciente. Les visiteurs seront imprégnés par cette odeur et l’associeront à l’expérience qu’ils auront vécue au sein de l’enseigne.
Certaines enseignes diffusent des odeurs spécifiques en fonction de la zone dans laquelle le consommateur se trouve. Il pourra alors sentir un parfum de cannelle au rayon des décorations de Noël et une odeur de propreté au rayon des produits ménagers.
Attention toutefois qu’en France, il est interdit d’avoir un comportement s’apparentant à de la manipulation. On ne peut tromper les consommateurs. On ne pourra donc pas par exemple, diffuser une odeur de pain dans un commerce qui ne cuit pas son propre pain.
Les hôtels ont tout intérêt à s’approprier leurs propres signatures olfactives. Ce parfum d’ambiance pourra définir l’identité du lieu. Cette fragrance sera par la suite instantanément reconnue par ceux qui y auront séjourné.
Il est essentiel que l’identité olfactive ait un effet positif sur les consommateurs et les clients des enseignes. Un parfum allant à l’encontre des attentes des consommateurs desservira l’enseigne. Il est important de trouver la bonne fragrance qui permettra aux consommateurs de susciter les bonnes émotions au bon moment.
Selon Hélène Persod, tout l’intérêt du marketing olfactif est de « marquer les esprits ». Pour cela, l’odorat « est le sens le plus puissant ». Si l’on souhaite miser sur la qualité et non la quantité, l’olfactif est le sens à privilégier.
On goûte avec plaisir
Le marketing gustatif consiste à « utiliser le goût dans le but de promouvoir un produit ».
On pourra retrouver ce type de promotion directement sur un point de vente ou bien dans les rues ou lors d’événements. En grande surface, les consommateurs ont l’habitude de déguster fromages, saucissons… Pour les inciter à choisir ces produits en particulier.
Dans la rue, j’ai pu expérimenter une campagne promotionnelle de Magnum à Londres au cœur de Picadilly Circus, en 2016. Magnum distribuait ses glaces gratuitement et les consommateurs avaient le choix du parfum. Cette opération avait pour objectif de faire découvrir les nouveaux parfums de glace de la marque aux consommateurs.
La force principale du marketing gustatif est que le client a la possibilité de goûter le produit avant de l’acheter. Il est alors rassuré sur la qualité du produit en question et est donc plus enclin à l’acheter. En parallèle, en goûtant un produit qui nous plaît, nous ressentons un certain plaisir sur le moment. Afin de recréer ce plaisir, le consommateur sera fortement tenté de passer à l’acte et d’acheter ce produit.
Cependant, la principale limite du marketing gustatif est qu’il est circonscrit à une certaine catégorie de produits. Il est parfaitement adapté pour le secteur agro-alimentaire mais est difficilement utilisable pour d’autres secteurs d’activité.
L’objectif premier du marketing gustatif consiste à augmenter la valeur perçue d’un produit par le consommateur et de séduire ses papilles.
Les limites du marketing sensoriel
Les perceptions individuelles
Le marketing sensoriel doit faire face à une certaine suggestivité sur laquelle les marketeurs ne peuvent exercer une influence.
Les prospects et consommateurs ne percevront pas les stimulations sensorielles (bruit, odeur, couleur…) de la même manière. Dans certains cas, la stratégie de marketing sensoriel pourra avoir l’effet inverse de celui escompté sur certains consommateurs. Afin de contourner cette limite, il est primordial d’adapter sa stratégie à la sphère culturelle dans laquelle les consommateurs évoluent.
Il est aussi essentiel de prendre en compte le frein de l’histoire personnelle. Le vécu de chacun est à prendre en compte. Les individus ont tous des histoires et vécus différents. Bien que la stratégie de marketing sensoriel soit adaptée à la cible et à la culture, certains consommateurs ne seront pas impactés favorablement par le marketing sensoriel. Effectivement, l’offre ne peut pas être véritablement personnalisée.
Enfin, Hélène Persod nous indique que selon elle, la première limite au marketing sensoriel est « que les gens doivent pouvoir sortir de chez eux ». En effet, lors des différents confinements que nous avons connu lors de la pandémie du coronavirus, les consommateurs étaient dans l’incapacité de sortir de chez eux et de se rendre dans les points de vente. Il était alors impossible de mettre en place des stratégies de marketing sensoriel.
Un soupçon de manipulation

Toute action marketing vise à séduire le consommateur, c’est donc aussi le cas du marketing sensoriel. Cependant, certains estiment que cette stratégie venant stimuler les sens des consommateurs serait en réalité une forme cachée de manipulation.
Pour Hélène Persod, le marketing et la communication au sens large sont déjà considérés comme de la manipulation par la population. Le marketing sensoriel inquiète davantage celle-ci car « on ne connaît pas cette pratique et on en a peur ». Le marketing sensoriel a donc une réputation sulfureuse mais le problème viendrait plutôt des professionnels du secteur car « on infantilise trop les consommateurs et on dit qu’ils n’ont pas la capacité à faire leurs propres arbitrages. »
Dans le Doc du Dimanche « Consommateurs pris au piège » paru en 2012, le documentaire s’intéresse au neuromarketing et plus particulièrement au marketing sensoriel. Pour en parler, la journaliste utilise un ton grave et alarmant, l’audience entend en musique de fond une musique rappelant un danger proche. En bref, le marketing sensoriel est décrié comme étant une pratique touchant à l’intégrité physique et morale des consommateurs.
Conclusion
Les consommateurs sont sollicités en permanence par la publicité et ont tendance à la rejeter.
La stimulation sensorielle qu’entraîne le marketing sensoriel offre discrétion et appel à la curiosité. Le consommateur est alors plus enclin à découvrir un service, produit ou marque et de procéder à l’acte d’achat. Le marketing sensoriel joue également un rôle fondamental dans la mémorisation des marques mais aussi dans une stratégie de différenciation.
Le potentiel du marketing sensoriel varie en fonction des sens sollicités et du secteur d’activité mais implique également de connaître parfaitement sa cible.
Bien exploité, le marketing sensoriel complètera l’identité de marque et aura un véritable impact émotionnel sur les consommateurs tout en leur offrant une expérience mémorable.
Sources
Webographie
- Définitions Marketing « Marketing sensoriel », 28/11/2029, B.Bathelot https://www.definitions-marketing.com/definition/marketing-sensoriel/
- Le marketing sensoriel « Les limites du marketing sensoriel », 2015, https://lemarketing100soriel.wordpress.com
- AnneOsens « le marketing sensoriel, une clé du succès » https://www.anneosens.com
- Marketing des sens « les origines du marketing sensoriel » ,2015, https://marketingdessens.wordpress.com/category/home/
- Managestion « Le marketing sensoriel », Pierre Célier , http://managestion.free.fr
- 1min30 « 13 exemples de marketing sensoriel réussi et raté » , https://www.1min30.com
- Neocamino « Le marketing tactile : le toucher fait acheter », https://blog.neocamino.com
- Hubspot « Qu’est-ce que le marketing tactile ? Définition et exemples », 2022, https://blog.hubspot.fr
- Excel Place « Le marketing sensoriel : séduire pas les sens – L’ouie », 2019, https://www.excelplace.com
- Hubspot « Marketing sensoriel : le guide pour tout comprendre »,2022, https://blog.hubspot.fr
- Guest suite « Expérience et enjeux en 2022 »,2022, https://www.guest-suite.com/blog
- Neocamino « Nos papilles au service du marketing gustatif » https://blog.neocamino.com
- Commerce.life « Guide du marketing sensoriel : avantages et inconvénients » https://commerce.life
- Mood Expérience « Une nouvelle étude de mood media révèle que le marketing sensoriel augmente les ventes de 10% », 2019, https://moodexperience.fr
- Midis « Le marketing sonore » https://midis.com (site en reconstruction dernière date de consultation 18/01/2023)
- Midis « le marketing olfactif » https://midis.com (site en reconstruction dernière date de consultation 18/01/2023)
- Midis « le marketing visuel » https://midis.com (site en reconstruction dernière date de consultation 18/01/2023)
Reportage
Doc du dimanche « Consommateurs pris au piège », 2012, https://www.youtube.com/watch?v=_aq5sPMUm-k
Interview et études
- Interview de Hélène Persod, fondatrice Olfaphily
- Etude quantitative de Mood media « Quantifying the impact of sensory marketing”, 2019, https://moodmedia.com/wp-content/uploads/2019/11/2019-Power-of-Sensory-Study-US.pdf