Cet article aura comme objectif d’analyser les solutions mises en place par les acteurs de la FoodTech pour répondre aux défis de l’alimentation et de l’environnement. En analysant les problèmes et les enjeux auxquels sont confrontés les acteurs de la FoodTech, nous tenterons d’examiner si les solutions proposées et le discours des acteurs répondent aux attentes des consommateurs. Est-ce qu’il s’agit simplement d’une tendance marketing de courte durée ou d’une vraie tendance de fond ? Dans quelles mesures, la FoodTech est-elle en capacité de transformer totalement notre alimentation ? Peut-elle influencé le marché et améliorer la qualité de notre consommation ?

 

Nous avons abordé dans le précédent article, l’importance de l’innovation auprès des start-up de la FoodTech, mais également l’émergence d’une relation start-up/grands groupes qui favorise le développement et la croissance des différents acteurs. La FoodTech qui n’était alors réservée qu’aux start-up, s’est élargie et intègre désormais les grands de la filière agro-alimentaire. En effet, ces différents acteurs ont pour objectif de résoudre les problèmes d’alimentation du futur.  Selon l’ONU, il y aurait d’ici 2050, 2,3 millions de bouches en plus à nourrir. Il faudrait donc augmenter la production alimentaire de 70 % pour tenter de réduire la famine dans le monde47. D’autant plus que l’industrie agro-alimentaire est un des secteurs manufacturiers les plus polluants, les acteurs doivent donc faire leur preuve. Un défi de taille, qui nécessite une cohésion de toutes les entreprises, et c’est ce que la Foodtech tente d’apporter aujourd’hui. A travers une observation et une étude de plusieurs acteurs de la FoodTech j’ai pu mettre en exergue des solutions envisagées par les entreprises, pour répondre aux grands enjeux sociétaux et participer aux développements de l’alimentation. Ce sont des exemples qui permettent de comprendre comment les entreprises de la FoodTech évoluent. Il est donc important de parler des activités de plusieurs entreprises évoluant dans ce marché puis de les analyser afin d’évaluer leur efficacité par rapport aux enjeux et aux attentes liées à l’alimentation. Lors de cette veille, j’ai pu observer que tous les maillons de la FoodTech sont concernés par ces défis. Ils vont chercher à ce que l’alimentation soit plus durable grâce aux innovations autour de l’AGTech et grâce aux optimisations de consommation du Delivery-Retail, à ce qu’elle soit plus saine, notamment avec la Foodscience et la recherche en développement et qu’elle soit plus sûre en surveillant les productions et les nouvelles pratiques pour redonner confiance aux consommateurs.

 

 

I. L’AGTech révolutionne l’agriculture

 

Black Quadcopter Drone on Green Grass Field

En première ligne, il y a le problème de rendement lié à l’augmentation de la population et des problèmes climatiques. Les start-up de l’AgTech vont tenter d’améliorer l’agriculture tout en la rendant plus durable. Plusieurs solutions ont déjà été étudiées. D’abord l’utilisation de nouvelles technologies et du digital pour rendre l’agriculture plus connectée. Si nous reprenons le terme « Grow more with less », utilisé dans le rapport de l’ONU et de Netafim, leader mondial des solutions efficaces de gestions de l’eau dans l’agro-alimentaire, l’agriculture du futur va chercher grâce à la technologie à maximiser les rendements en optimisant ou en réduisant les usages des ressources. Cette optimisation jouera tant sur l’eau que l’usage des pesticides, mais également sur le temps et la main d’œuvre. C’est le cas de la start-up Airinov, qui a inventé une technologie qui scanne et analyse les besoins en ressources des champs. Des drones survolent les parcelles de culture et vont enregistrer des photos et des données importantes pour les agriculteurs48. Un outil idéal pour l’optimisation du rendement des ressources et du temps des agriculteurs. Dans la même lignée, la ferme digitale, une association de start-up AGTech s’est créée pour développer la ferme du futur en France49. Ces différents acteurs cherchent à accompagner les agriculteurs dans une révolution numérique du monde agricole tout en les fédérant autour d’une communauté et en les rapprochant de leurs consommateurs. Le numérique c’est d’ailleurs un grand enjeu pour l’AGTech car aujourd’hui l’accès au numérique est totalement inégal, les entreprises rurales ont un accès très limité à internet et aux autres formes d’innovation, ce qui réduit leurs chances d’évoluer et de communiquer. Il est donc primordial de les équiper de moyens numériques importants car c’est grâce à ces entreprises que l’on peut espérer faire évoluer l’agriculture traditionnelle d’aujourd’hui.  De plus, si nous souhaitons résoudre les problèmes alimentaires il est important de commencer par le premier maillon de la production alimentaire, qui est l’agriculture.   En leur donnant les bons outils pour produire plus écologiquement et éthiquement, on peut espérer que le reste des acteurs suivent la même direction. L’urbanisation de la France a conduit à une forte diminution des sols cultivables. C’est ainsi que s’est développée l’agriculture urbaine, elle regroupe l’ensemble des formes d’agriculture qui ont lieu dans les villes ou en leur périphérie50.

 

 Cette solution permet donc de répondre aux demandes des consommateurs de produits plus locaux, mais également aux attentes en matière d’alimentation sachant que les espaces ruraux ne peuvent plus produire autant qu’auparavant. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), c’est aujourd’hui près de 800 millions de personnes qui pratiquent l’agriculture urbaine à travers le monde. Aujourd’hui, grâce à l’innovation, il est possible de cultiver dans de nouveaux endroits, plus urbains et plus adaptés aux nouveaux modes de vie. C’est d’ailleurs ce que propose Hydropousse, une ferme urbaine à Paris qui met à disposition ses produits aux chefs de la capitale, mais également aux particuliers. Hydropousse produit en hyper-local tout en optimisant les besoins énergétiques grâce à une technologie de culture hors-sol et tout ça sans pesticides ni OGM. Hydropousse propose ainsi à la vente des micro-pousses comme le basilic, le fenouil, le persil ou encore la roquette51. Ce concept de ferme connait un tel développement que la ville de Paris accueillera la plus grande ferme urbaine du monde en 2020 s’étalant sur 14 000 m2 sur un des toits du Parcs des Exposition52. MyFood pousse l’agriculture urbaine encore plus loin en proposant à la vente des serres connectées pour les particuliers leur permettant de faire pousser leurs propres fruits et légumes sans pesticides ni OGM directement depuis chez eux53. L’agriculture urbaine risque de bouleverser totalement notre environnement dans le futur. Les urbanistes devront prévoir de nouveaux espaces permettant la culture à l’intérieur des villes, les exemples cités plus haut ne doivent plus seulement être des cas particuliers mais une vraie idéologie. Cependant l’agriculture urbaine pose encore des soucis car il est difficile de concevoir une agriculture saine au milieu de voitures et d’entreprises industriels qui polluent l’air. L’agriculture urbaine va également faire naitre de nouveaux comportements. Le retour à la consommation locale va inciter les consommateurs à produire par eux-mêmes. Des espaces publics devront être créés dans les villes pour répondre à ce besoin. C’est une nouvelle forme d’économie qu’il faudra encadrer pour donner les moyens aux citoyens de produire par eux-mêmes sans tomber dans des dérives nocives pour la santé. A travers cet exemple nous pouvons voir que la FoodTech permet ainsi à plusieurs acteurs de communiquer ensemble, de les unir afin de résoudre les problèmes alimentaires.

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Enfin, nous pouvons dire que l’AGTech cherche à rendre la filière agro-alimentaire beaucoup plus responsable, mais également collaborative afin de répondre aux besoins futurs et trouver des solutions pour la planète. On parle alors de #Cofarming, la construction d’un réseau au sein du monde agricole grâce au numérique et dont l’objectif est d’accroître la performance des exploitations54. Le numérique a permis de connecter des agriculteurs qui jusqu’à présent étaient limités par la distance géographique. C’est une forme d’économie collaborative, c’est un moyen pour eux de mutualiser leurs moyens et leurs savoir-faire pour faire évoluer le marché, mais également leur donner beaucoup plus de poids auprès des autres acteurs de l‘agro-alimentaires et des autorités décisionnaires de l’État. C’est aussi l’occasion de rapprocher les producteurs des consommateurs en favorisant les circuits courts. C’est le cas de La Ruche qui dit Oui !,  un réseau réunissant plus de 10 000 producteurs de toute la France et 160 000 particuliers. Cette plateforme réunit l’offre et la demande pour proposer des produits en circuits courts et rémunérés de la façon la plus juste possible55. Le retrait se fait directement depuis une ruche (un lieu de retrait de commande) favorisant l’échange et la création d’une communauté entre les consommateurs et les agriculteurs. Cette création d’une communauté est une des forces de l’agriculture qu’il faudra renforcer par la suite. Les agriculteurs ont trop souvent été mis à l’écart dans la société et l’économie. Avec l’AGTech ils ont maintenant la possibilité de créer un lien entre eux mais également avec la société. Cela va leur donner plus de légitimité face aux grands industriels qui avaient tendance à les négliger pour réduire leurs marges. Ils vont également pouvoir créer un dialogue avec les consommateurs afin de comprendre leurs attentes, leurs besoins tout en expliquant les leurs.  L’AGTech en plus de chercher des solutions pour le futur, fait entendre la voix des agriculteurs à l’échelle nationale.

 

 

 

II. Le potentiel d’innovation de la Foodscience 

 

La FoodScience est une branche de la FoodTech qui commence à prendre de l’ampleur.  Derrière cette étiquette, on retrouve des projets qui mêlent la science et la technologie au service d’une innovation d’ingrédients, de techniques et de recettes qui bouleversent nos habitudes de consommation. Au cœur du problème de l’alimentation mondiale se trouve l’élevage intensif et industriel. En effet, l’élevage du bétail, en plus d’être dénoncé suite aux scandales sanitaires et à sa cruauté, est un des secteurs les plus polluants. Selon le FAO, 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’élevage. C’est dans ce contexte qu’intervient la FoodScience, avec notamment l’émergence de protéines alternatives permettant de nourrir le monde entier. Aujourd’hui, de nombreux acteurs de la FoodScience se sont intéressés à ce marché car la viande est devenue un problème sociétal. Entre les différents scandales sanitaires liés à l’élevage et à la production, la montée en puissance des régimes végétariens et végétaliens, l’industrie doit alors connaître un profond changement. J’ai donc décidé d’analyser au cours de ces derniers mois, les différentes solutions qui s’offrent à nous pour consommer d’autres formes de protéines. A travers une veille de plusieurs mois j’ai recensé différents acteurs travaillant de nouveaux substituts qui auront, selon moi plus ou moins d’impact sur la vie des français.

 

On peut déjà compter sur les protéines végétales, qui sont des substituts de premières générations. En effet, le soja, le tofu et le seitan existent depuis des années dans la tradition culinaire asiatiques. Consommés majoritairement par les personnes végétariennes, ils sont devenus des incontournables des rayons bio des supermarchés. Aujourd’hui, ce sont des produits qui sont très bien acceptés par les français. Leur consommation en fait qu’augmenter au regard du nombre de références. Cependant, toutes les sources de protéines végétales sont encore loin d’avoir été totalement exploitées. Aujourd’hui, la FoodTech s’intéresse aux légumineuses, car en plus d’être un substitut avec des avantages nutritionnels, leur culture a un intérêt environnemental en réduisant l’émission de gaz à effet de serre. C’est le cas de Chiche ! une entreprise lyonnaise, spécialiste du pois chiche salé et sucré56. C’est une alternative originale et saine pour l’apéritif, surfant sur la tendance en hausse du snacking. Chiche souhaite faire découvrir la légumineuse aux Français, qui est sous-estimée, selon les deux fondatrices. On peut espérer que de nombreux autres acteurs trouvent des solutions pour transformer les légumineuses et les incorporer dans nos habitudes alimentaires. Pour le moment, les pois chiches utilisés par la marque sont fabriqués biologiquement en France. Cependant, il sera important dans les années à venir de contrôler la production de ces nouveaux substituts. Si leurs apports nutritionnels sont excellents, il existe déjà des dérives dans leur culture. C’est le cas notamment en Amérique Latine, où la culture du soja a causé des dégâts environnementaux et sociétaux.

 

Il y a également toutes les protéines qui prennent la même forme que la viande et qui tentent désormais de reproduire son goût. On peut trouver le steak végétal, les nuggets de blé mais également l’élaboration de la viande de synthèse. C’est un secteur tellement grandissant que les marques des distributeurs ainsi que les marques associées à la charcuterie, telle qu’Herta ont développé leur gamme végétale.  Aujourd’hui, le steak végétal est produit en quantité industrielle et est disponible dans tous les supermarchés.  Certains poussent la transformation en plus loin ; l’exemple le plus frappant de ces derniers mois est celui du steak haché saignant, mais entièrement végétal de Beyond Meat. L’entreprise américaine a réussi grâce à des pois et du jus de betterave à reproduire physiquement, mais également gustativement un vrai steak haché. Une révolution qui lui a demandé plusieurs années de recherche57. Des projets vont encore plus loin, en imaginant la viande du futur, créée dans un laboratoire grâce à la culture de cellules souche, selon certaines start-up, un lancement de produits seraient possible dès 202158.  A l’instar des OGM, et du clonage, je pense qu’il faudra encore attendre plusieurs années avant que nous trouvions ce type de produits dans nos assiettes françaises. En plus de nos réglementations beaucoup plus strictes qu’aux États-Unis, les français, entre autres, ont un sentiment de répulsions vis-à-vis de cette viande artificielle selon une étude d’acceptabilité59. Il faudra sûrement attendre plusieurs générations avant de voir ce produit intégré dans nos modes de vies.

De nouvelles formes de protéines émergent dans notre alimentation. Malgré leurs avantages nutritionnels, elles sont encore loin de conquérir le cœur des français. Il y a les micro-algues qui sont reconnues pour leurs richesses en protéine (environ 60 à 70% pour la spiruline contre 40% pour le bœuf et 30% pour le soja), et qui peuvent être cultivées dans un environnement différent des terres59. Sous forme de poudre en tant que complément alimentaire, les micro-algues sont de plus en plus utilisées en tant que substitut. Algama est une start-up spécialisée dans des transformations alimentaires de micro-algues. Après avoir lancée une boisson à base de spiruline, elle s’attaque à une mayonnaise sans œufs et à base de micro-algues60. Plus étonnant encore la célèbre marque bretonne Hénaff a lancé sa terrine de campagne aux algues61. Cette innovation qui n’est pas encore végétarienne permet à la marque de suivre les dernières tendances alimentaires et créé la surprise pour une marque si traditionnelle.

 

Résultat de recherche d'images pour "insecte food jimini"L’image contient peut-être : nourritureUne solution encore plus marginale commencent à intéresser les ingénieurs agro-alimentaires, ce sont les insectes. En plus d’être la réponse pour la famine dans le monde, ils présentent d’importants avantages tant nutritionnels qu’écologiques. Répandus dans les pays asiatiques et africains, ils sont encore loin de faire l’unanimité en Europe. Pour le moment ce sont des mets que l’on retrouve lors d’occasions exceptionnelles tel qu’un apéritif exotique ou bien pour l’alimentation animale. C’est le cas d’Ynsect qui propose la transformation d’insectes pour nourrir les animaux domestiques et les poissons. L’entreprise vient tout juste de lever 110 millions d’euros, un succès lui permettant de construire la plus grande ferme d’insectes du monde62.
D’autres innovations culinaires ont fait leur apparition tels que les substituts aux produits laitiers, aux œufs, aux produits de la mer mais également des substituts de repas complet. Des start-up telles que Feed en France propose aux consommateurs des repas sous la forme de barres, de boissons et de poudres contenant tous les besoins nutritionnels63. Un produit qui répond au mode de vie d’aujourd’hui ; efficace, sain et rapide mais qui ne fait pas l’unanimité dans notre pays. Les français ont un héritage culinaire important, et une culture du repas bien ancrée. Je ne pense donc pas que ce type de produits puissent séduire le cœur des français dans les mois à venir, ce qui n’est sûrement pas le cas dans d’autres pays. Il faudra donc suivre avec attention l’évolution de cette start-up dans le futur pour savoir s’il s’agissait d’une simple tendance marketing ou une vraie solution pour l’avenir. La FoodScience recense de nombreuses solutions pour améliorer notre alimentation future, certaines ont déjà impacté nos modes de vie tandis qu’il faudra attendre des années pour certaines. Cependant, les innovations de la FoodScience doivent encore faire des progrès pour conquérir le marché. L’acceptation de ces produits en France risque de prendre du temps en plus d’un coût élevée des produits, défavorisant l’attractivité face aux ingrédients traditionnels. Ce marché à fort potentiel risque pourtant de bien faire parler de lui dans les années à venir et prendre encore plus d’ampleur. On pourra donc compter sur la FoodScience, pour répondre à certains défis alimentaires dans le futur.

 

 

III. La remise en question de la supply chain

 

La Foodtech ne fait pas exception à la règle et fait face aux défis de la livraison dû à la montée en puissance de l’e-commerce. D’abord, il y a les impératifs environnementaux notamment liés à l’impact des transports. C’est un des secteurs les plus polluants et qui a connu d’importantes restrictions de la part de l’État64. Il est donc impératif pour tous les acteurs de trouver des solutions durables pour répondre aux besoins de logistique de leurs activités. Enfin, il y a également l’exigence des consommateurs. Ils achètent de plus en plus en ligne via les sites e-commerce comme Amazon65, ils ne se rendent pas compte que la livraison coûte très chère aux entreprises. Pourtant une livraison coûte environ 10 euros par client et peut facilement représenter le pôle de dépenses le plus important pour elles66. Les clients sont alors en constante recherche du prix le plus bas et de la solution la plus efficace dû à leur mode de vie. En effet, la livraison à domicile peut facilement devenir un frein du fait que les consommateurs sont rarement chez eux durant la plage de livraison.  Il est donc important pour les acteurs de la FoodTech de repenser la supply chain de façon plus durable et sociale.

 

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La supply chain (ou chaîne logistique) représente l’ensemble du réseau qui permet la livraison de produits ou de services depuis les matières premières jusqu’aux clients finaux67. De plus en plus d’entreprises s’intéressent à la supply chain durable dite Green Supply Chain Management. Cela consiste à intégrer la préservation de l’environnement à toutes les étapes de la gestion de la chaîne logistique, ce qui inclut les approvisionnements, la conception, le design, le sourcing de matières premières, les process de fabrication, les livraisons, les flux de retour (emballages et SAV) et bien entendu le recyclage des produits en fin de vie68. Il a été prouvé par les entreprises que c’est le dernier kilomètre chez les consommateurs qui coûte le plus cher, car le coût unitaire de livraison augmente69. Des solutions de mutualisations des livraisons ont été pensées et existent déjà dans notre mode de consommation. On retrouve les points relais ou bien la livraison sur le lieu de travail. Aujourd’hui, des start-up se sont spécialisées dans la supply chain et tentent d’améliorer son fonctionnement, notamment grâce à la mise en place d’une nouvelle organisation collaborative prenant la forme de mini hubs urbains. Imaleo a imaginé une plateforme permettant aux acteurs de la filière agro-alimentaire de communiquer et de s’entraider dans leur logistique70. Tandis que FreshRelay a mis en place une plateforme online où se rencontre l’offre et la demande puis un système de livraison urbain. Les clients ont le choix de venir chercher leur commande directement à la boutique de Vincennes aux horaires flexibles (ouvert le dimanche) ou de se faire livrer à domicile via des modes de transports propres comme le vélo71. Ainsi, on peut voir que la création de fédérations entre les producteurs, les distributeurs et les services de logistiques permettraient une plus grande optimisation des coûts et la mise en place d’une supply chain durable et sociale. De plus, cela permet de mettre en avant le commerce en circuit court qui répond totalement aux attentes de consommation des français.

 

De plus en plus médiatisée, la Blockchain est une solution envisagée par la FoodTech. La Blockchain est une nouvelle technologie qui prend la structure de données décentralisées. Elle permet de sécuriser le stockage et la transmission d’information sans l’aide d’un intermédiaire. Elle fonctionne comme une base de données qui est sécurisée et distribuée à l’ensemble des utilisateurs qui l’utilisent72. L’avantage est donc que les informations sont facilement accessibles par toutes les parties prenantes, mais il y est quasi impossible de modifier les données inscrites. Et c’est cette technique qui peut venir améliorer la logistique, et à un niveau plus large l’alimentation des consommateurs. La Blockchain est une solution pour améliorer la supply chain. Le secteur alimentaire a un besoin important de transparence et cela passe par la traçabilité des produits. En effet après les nombreux scandales sanitaires, l’ensemble des informations concernant les circuits d’approvisionnement doivent être contrôlées et accessibles par tous et c’est ce que propose la technique de la Blockchain. Cette transparence aura d’importants avantages et permettra de faire évoluer le secteur agro-alimentaire vers des pratiques éthiques et responsables. C’est d’abord une sécurité pour les producteurs, car on ne pourra plus modifier un produit sans le repérer. Pour les distributeurs, la Blockchain leur permettra de contrôler et sécuriser la santé des contribuables en évitant les contaminations. Le consommateur sera également concerné, car avec cette innovation, il aura accès à toutes les informations concernant les produits73. Il pourra ainsi décider par lui-même de la qualité de ses produits. Il est désormais possible de tracer grâce à un QR code sur l’emballage, la vie d’un poulet, de l’élevage à la mise en rayon boucherie d’un supermarché. C’est d’ailleurs ce que met en avant l’acte 9 d’Act For Food lancé par Carrefour. C’est un programme engageant la marque dans le bio, favorisant les produits sains et évitant le gaspillage alimentaire. Des engagements qui ont pour but de faire de Carrefour, le leader de la transition alimentaire74. La green supply chain et la blockchain sont des innovations qui ont profondément bouleversé le marché agro-alimentaire. Ce sont des solutions techniques qui enrichissent et viennent en aide à de nombreux acteurs au cours du processus de production. Elles sont beaucoup plus sûres, transparentes et permettent d’améliorer considérablement la logistique et l’acheminement des produits. Elles répondent totalement aux défis lancés de proposer une alimentation et une consommation plus durable. La Blockchain va ainsi pouvoir améliorer les relations de confiance entre les consommateurs et les acteurs de production. Les consommateurs vont avoir un pouvoir décisionnaire sur leur consommation et sur les acteurs alimentaires. Elle ne peut que contribuer à rehausser la qualité de nos productions.

 

 

En Résumé 

 

Ainsi, avec cet article, nous avons pu voir que la recherche d’une production agro-alimentaire saine et écologique est un défi qui anime tous les acteurs du secteur peu importe leur place dans la chaine de production. Il est cependant important que les différents membres travaillent ensemble pour atteindre des objectifs à une plus grande échelle et espérer régler les problèmes environnementaux et de famine du monde. Les acteurs de la FoodTech vont permettre d’accélérer la recherche de solutions mais ils ne peuvent pas espérer à eux seuls régler les problèmes alimentaires. Avec la recherche de nouvelles solutions et le déploiement du numérique et du digital, de nouvelles tendances de consommation ont émergé. La FoodTech a peu à peu influencé les consommateurs et c’est que nous verrons dans le dernier article.

 


SOURCES : 

47 : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – http://www.fao.org/news/story/fr/item/35656/icode/

48: Airinov – https://www.airinov.fr/

49 :  La ferme digitale – https://www.lafermedigitale.fr/

50 : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – http://www.fao.org/urban-agriculture/fr/

51 : Hydropousse – http://www.hydropousse.fr/

52: Le Parisien -Paris va accueillir la plus grande ferme urbaine du monde – 26/02/2019 –  http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-va-accueillir-la-plus-grande-ferme-urbaine-du-monde-26-02-2019-8020911.php

53: MyFood – https://myfood.eu/fr/

54 : Association #CoFarming  http://cofarming.info/

55 : La Ruche qui dit Oui ! – https://laruchequiditoui.fr/fr

56 : Chiche – http://onestchiche.fr/ et entretien professionnel

57: Beyond Meat –  https://www.beyondmeat.com/ 

58 :  Journal of Integrated Agriculture  – February 2015 – Pages 273, 275 https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2095311914608868

59 :  SIAL Future Lab – Les tendances alimentaires de 2030 – http://services.sialparis.com/plateforme-ressources/personnalisation/1000231/ressources/pdf/FuturLab_FR_v8.pdf

60 : Algama – https://algamafoods.com/ 

61 : Hénaff – https://www.henaff.com/produits/terrine-de-campagne-aux-algues/

62 : Ynsect – http://www.ynsect.com/fr/

63 : Feed: https://www.feed.co/fr/ et  entretien professionnel

64 & 65 : LSA Commerce & Consommation – Futur de la logistique urbaine : quels défis pour les livraisons ? 11/12/2018 – https://www.lsa-conso.fr/futur-de-la-logistique-urbaine-quels-defis-pour-les-livraisons-tribune,306066

66 : conclusions suites aux entretiens professionnels

67 & 68 : Le blog de la supply chain, du transport & de la logistique – https://www.supplychaininfo.eu/

69: Le blog de la supply chain, du transport & de la logistique – https://www.supplychaininfo.eu/

70: Imaleo – http://www.imaleo.io/

71 : Fresh Relay –  https://www.freshrelay.fr/

 72 :  Blockchain France – https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/

73 :  Madyness – Le Magazine des Start-ups Françaises – Commnet la blockchain va impacter l’industrie alimentaire ? – 30/08 /2017 – https://www.maddyness.com/2017/08/30/foodtech-blockchain-impact-industrie-alimentaire/

74 :  Carrefour : https://www.carrefour.fr/engagements/act-for-food

 

Illustration 1

Image mise en avant

Freepik

Vecteur créé par Macrovector

Vecteur créé par Freepik

 

Black Quadcopter Drone on Green Grass Field

 

 

 

Illustration 2

Drône pour l’agriculture
Pexels Photographie prise par Jeshoots.com

 

Illustration 3

Micropousse de roquette

Hydropousse

https://www.facebook.com/hydropousse/photos/a.864310343705266/1072619599541005/?type=3&theater

 

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Illustration 4

 Illustration de a Ruche Qui Dit Oui !

La Ruche Qui Dit Oui !

https://laruchequiditoui.fr/fr

 

Illustration 5

 Logo Chiche !

Chiche !

https://www.facebook.com/onestchiche/photos/a.1730540917216420/2228305400773300/?type=1&theater

 

Illustration 6

 Burger Beyond Meat

Beyond Meat

https://www.beyondmeat.com/

 

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Illustration 7

 Photographie Jimini’s

Jimini’s

https://www.jiminis.com/

 

L’image contient peut-être : nourriture

Illustration 8

 Photographie Feed

Feed

https://www.facebook.com/feedsmartfood/photos/a.1100799586661145/2604097662997989/?type=3&theater

 

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Illustration 9

 Photographie Imaleo

Imaleo

http://www.imaleo.io/

 

Illustration 10

 Acte 9 de l’Act for Food Carrefour

Act For Food Carrefour

https://actforfood.carrefour.fr/