Influence et information
Dans cet article nous aborderons le thème de médias de masse.
Comment les organes de presse, les mass media, les journalistes et les personnalités politiques délivrent l’information ? En quoi cela influence nous perceptions des problématiques qui nous entourent ? Voilà les questions qui nous occuperons dans cet article.
Framing : le cadrage inévitable de l’information
Nous utilisons le cadrage dans notre vie de tous les jours, que ce soit en accentuant certaines de nos qualités dans des entretiens d’embauche, ou en laissant volontairement une sorte de flou sur nos défauts ou les parties les moins reluisantes de notre parcours. Ici nous nous intéressons plus particulièrement à ce que Claes de Vreese appelle le « News framing », c’est à dire la manière dont une histoire est racontée ou produite. Ce concept est à rapprocher de ceux de « priming » et « d’agenda setting »
Agenda-setting, priming et framing quelles différences ?
Ces termes ne sont pas traduits puisqu’ils sont des concepts de théories de l’information et de la psychologie de l’information utilisés tels quels par les universitaires qui en sont à l’origine. L’agenda-setting fait référence au fait que les médias ne disent pas seulement aux destinataires de leur message quoi penser par les termes employés. En effet, le simple fait de couvrir une information ou non ainsi que la fréquence à laquelle les journalistes et médias en parlent marquent un premier point de référence. En évoquant plus ou moins un sujet, on fait parfois de sujets qui pourraient être considérés comme secondaires, des questions sociales et sociétales primordiales.
Le priming est considéré comme une extension de l’agenda-setting. Ce concept nous vient de la psychologie cognitive : il convient que le système neuronal s’organise de telle sorte qu’un mot, une idée, ou un concept déclenche une réaction. L’usage de la sémantique, de tournure, de certaines formules dédiées à des sujets implique une interprétation, l’utilisation de références données et ainsi l’appréhension de l’information de manière subjective propre à chacun. Comme pour l’agenda-setting, cette théorie induit que chaque destinataire d’une information l’analyse d’une manière particulière selon son schéma de pensée, mais aussi que ce dernier est malléable et modifiable en raison de l’impact des médias. Enfin, cela traduit également une interprétation et donc une opinion envers un sujet donné dépendant de l’état d’esprit dans lequel se trouve le destinataire au moment où il reçoit l’information.
Plus largement le framing est une présentation subjective de l’information dans laquelle certains éléments sont accentués et d’autres omises – volontairement ou non – par l’émetteur. Plus subtilement, cela peut être tout simplement une vulgarisation de l’information afin de la rendre plus accessible (quitte à parfois travestir légèrement la réalité), plus impressionnant ou au contraire plus difficile à déchiffrer pour le receveur. Ainsi, parfois sans le vouloir, les journalistes donnent à leurs cibles des informations biaisées sans fournir les clés de lecture ou de compréhension nécessaires. Cela explique en partie la défiance d’une certaine partie de la population face à ce qui leur est fourni par les médias dits « traditionnels » et les pousse à se tourner vers des sources d’information alternatives.
Le framing selon Entman
Nous l’avons vu, le framing outrepasse parfois l’esprit critique et est la raison pour laquelle nous nous intéressons à la manière dont est délivrée l’information. D’après les définitions les plus communément trouvées dans la recherche universitaire (en l’occurrence dans les recherches d’Entman sur le paradigme du framing), le framing débute dès lors que le journaliste cherche des éléments pour écrire son article, et il va jusqu’à la qualité du papier (ou de l’image, de la voix) sur lequel est reçue l’information. Entman va plus loin en disant que « le framing est le processus de sélection de certains aspects d’une réalité perçue et de la rendre plus saillante dans un discours dans le but d’en véhiculer une certaine définition, une interprétation particulière, un jugement moral, et/ou de donner des recommandations d’appréhension d’une information donnée ».
La subjectivité est donc une donnée étroitement lié à la manière dont est délivrée l’information. Dès lors, on peut supposer et affirmer que sa perception sera biaisée au sein du schéma « émetteur-message-récepteur ». Entman parle également d’une quatrième donnée à prendre en compte en plus du schéma classique : la culture de laquelle est imprégné le receveur (c’est à dire les cadres partagées et communs à son groupe social).
Les frames : des cadres de référence indispensables à manier avec précaution.
Chaque mot ou expression évoque et stimule des cadres dans nos cerveaux : le plus souvent c’est une représentation visuelle. Cela peut néanmoins prendre la forme d’informations génériques accumulées sur tel ou tel sujet, ou de savoirs empiriques qui résonnent de sorte à faire référence à tout autre chose. Paradoxalement, le simple fait de nier l’existence de quelque chose revient à activer son cadre puisque le stimulus sera effectué par le mot lui-même. De par l’empirisme et les différents degrés culturels et groupes sociaux, il est évident que les cadres de référence ne sont pas similaires d’un individu à l’autre : ce sont des concepts, des idées, des schémas qui aident à se représenter le monde. Ils permettent de hiérarchiser les informations et les sujets, de les replacer dans un contexte particulier et de les organiser en système. Ce n’est qu’en multipliant les nuances de nos différents cadres de réflexion que nous pouvons construire des avis critiques. En effet, les mots eux-mêmes ne sont pas des cadres mais des outils au service des croyances et des opinions.
Trois choses principales sont à retenir dès lors que l’on parle de cadres de référence : tout d’abord il n’est pas question de mauvaise foi ou de biais dont on peut tenir nos interlocuteurs pour responsables. L’utilisation de cadres est un mécanisme naturel et logique qui est indispensable à une vie harmonieuse en société. Ensuite, s’ils sont reliés au langage de manière évidente, les cadres de référence peuvent être évoqués par d’autres stimuli : une odeur, un bruit, une mélodie : on parle alors de calibration et de programmation neuro-linguistique. Enfin, comme les muscles, les cadres se travaillent et ne sont pas figés : au plus un cadre est utilisé, au plus il se renforce et il sera difficile d’évoquer autre chose en le déclenchant.
Auparavant, ces dispositions d’esprit étaient pour la plupart construites et suggérées par l’éducation, que ce soit l’école ou la famille. Dans une moindre mesure, elles étaient mises en place par les interactions sociales. Néanmoins, à l’heure du tout (tous?) connecté(s), l’information sous couvert de fausse facilitation des échanges en revient de plus en plus à un modèle one-to-many. Ainsi, les médias sont de grands artisans de la création de toute pièce de cadre de référence et de dispositions d’esprit sur des problèmes et des enjeux primordiaux. En vulgarisant
l’information pour la rendre compréhensible et séduisante pour la masse, les médias se placent comme instructeurs et ont une influence bien particulière.
Il ne faut par ailleurs pas oublier que les médias sont bien souvent confrontés à des réalités financières et économiques qui débouchent sur des prises de position quasiment « commerciales ». Outre les traditionnels « marronniers » (les sujets intemporels qui ressortent chaque année à la même période : les premières neiges, la rentrée des classes, les vacanciers), certains médias, notamment leurs publications sur les réseaux sociaux se calquent sur les attentes des consommateurs et proposent des articles que l’on peut qualifier de « click-bait ». Cette expression qualifie les titres racoleurs qui répondent aux codes des médias sociaux et qui sont destinées à créer de l’engagement sous les publications : des commentaires, de longs débats stériles qui donneront de la visibilité à la page, et qui permettront de vendre plus chers les espaces publicitaires aux annonceurs.
Les médias ne sont bien entendu pas seuls coupables de la situation : il s’agit également de s’intéresser aux lois de l’information, particulièrement à la loi de proximité. Cette dernière, en matière d’information s’articule autour de quatre axes : les proximités géographique, temporelle, affective et sociétale/socio-professionnelle. Pour le lecteur ou l’auditeur, un processus psychologique inconscient rend plus sensible aux informations selon leur proximité. Cela explique notamment l’attrait pour les nouvelles locales ou l’émotion toujours plus forte -dans la majorité des cas- lorsque des drames surviennent selon le pays où ils ont lieu plus encore que par leur caractère intrinsèque.
L’exemple Reza Aslan
Reza Aslan est un écrivain et universitaire américano-iranien qui s’est intéressé au traitement de la question de l’Islam et du monde musulman par la chaîne d’information CNN. Sa critique de base : un gros manque de neutralité et une couverture biaisée de la question par ce média. Il reprochait effet à la chaîne un angle toujours négatif et peu mesuré sur les questions qui touchaient à ces problématiques. D’après lui, les exemples utilisés par la chaîne était systématiquement extrêmes et ne dépeignaient pas la réalité de l’Islam (tant au niveau des moeurs que des pratiques religieuses ou que de la situation dans les pays musulmans.) Une généralisation de la violence et une représentation péjorative de la situation dans tous les pays musulmans a été notée. Par exemple, la plus grande communauté musulmane -celle d’Indonésie- n’était pas mentionnée dans les différents sujets consacrés à l’Islam, il n’y avait pour ainsi dire aucune différence faite entre les Musulmans pakistanais, maghrébins, européens etc. Également l’observation a été faite qu’un certain brouillard sémantique planait sur les mots employés et les sujets traités en n’étudiant pas les causes en conséquences de manière neutre et objective.
Toutes les critiques de l’universitaire résultaient dans les trois problématiques suivantes : la sursimplification (en supprimant toute nuance au sein de la communauté et des questions que l’on soulève),le stéréotype (du Musulman polygame, sexiste, violent) et enfin le manichéisme. La construction d’une binarité simpliste où les « gentils Américains » devaient faire face aux « méchants Musulmans ».
Plusieurs éléments sont à déplorer de cette situation : cela créé un climat de défiance d’une part et d’autre part rend très difficile l’appréhension de solutions et d’opinions raisonnables, que ce soit de la part des politiques ou des spectateurs.
L’expérience de Kanheman et Tversky (1984) : la démonstration du « power of framing »
L’objectif de cette expérience est de montrer à quel point le pouvoir des mots et des tournures de phrases peut être important : elle cherche à expliquer comment un problème exactement similaire peut engendrer des réponses différents selon la manière dont il est présenté à ceux à qui il est soumis.
L’expérience est construite comme suit : les auteurs ont posé la problématique suivante à leurs sujet et en ces termes exacts.
Considérez que les États-Unis se préparent à faire face à un virus nouveau et méconnu. Les prévisions des scientifiques sont sans appel : si rien n’est fait, la maladie tuera 600 personnes. Deux programmes alternatifs sont proposés par la communauté scientifique. En considérant qu’ils ne font aucune erreur, voici les prévisions selon les marches à suivre A et B que suggèrent les médecins :
– si le programme A est adopté, 200 personnes seront sauvées.
– si le programme B est adopté, il y a une probabilité d’un sur trois pour que 600 personnes soient sauvées et une probabilité de deux sur trois pour que personne ne soit sauvé
Lequel des deux programmes choisiriez-vous ?
Dans cette expérience et en ces termes, le choix des participants s’est porté à 78% sur le programme A et à 22% sur le programme B.
Pour la seconde partie de l’expérience, les choix revenaient mathématiquement au même, les conditions étaient similaires et offraient les mêmes chances et risques. La seule différence se trouvait dans la manière dont étaient formulées les propositions : le framing mentionnait le nombre de morts plutôt que le nombre de personnes sauvées :
– si le programme C est adopté, 400 personnes mourront
– si le programme D est adopté, il y a une probabilité d’un sur trois pour que personne ne meure et une probabilité de deux sur trois pour que 600 personnes meurent.
Les pourcentages ont été inversés juste par le choix des mots et par la force du « framing » : le programme C a été choisi seulement à 22% (contre 72% pour le programme A, pourtant identique), le programme D a quant à lui rassemblé 78% des choix contre 28% contre son homologue mathématique le programme B
Un exemple de framing en politique : le devoir de neutralité
Afin de suivre leur devoir d’exemplarité et de source de vérité pour les citoyens, l’État et l’ensemble de la classe politique est tenue d’être la plus neutre possible dans la manière dont elle délivre l’information via des communiqués de presse, les médias classiques. Néanmoins, l’avènement des médias sociaux ne doit pas déroger à la règle et si l’on a vu que certains politiques outre-Atlantique pouvaient prendre des libertés dans leur usage de Twitter notamment,
l’exemple que nous allons prendre ici montre comment les politiques français peuvent également – à dessein ou non – se servir du pouvoir des mots ou de leur absence pour susciter diverses réactions. Le 29 décembre dernier, le même jour qu’une manifestation des gilets jaunes, un incendie se déclare à Paris devant les locaux du Parisien. Catherine Gasté, grand reporter au sein de la publication qualifie cet incendie (dans un tweet par la suite supprimé), de « irresponsable et scandaleux », sous-entendant évidemment que l’incendie était un acte criminel perpétré par l’un ou plusieurs des manifestants. Bien dans son rôle de ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner la reprend dans les minutes qui suivent en expliquant que le feu est d’origine accidentelle selon les premières informations, qu’il est maîtrisé, et qu’il n’a rien voir avec les manifestations. C’est ce qui suit qui est important : ce tweet sera lui aussi supprimé pour laisser place au lapidaire : « Le feu est maîtrisé. Une enquête est en cours pour en déterminer les causes. ». Pour finir, il s’est avéré par la suite que le feu était en effet d’origine accidentelle, mais plus aucun élément n’a été donné par Beauvau ou par le cabinet ministériel. Il n’est pas question ici de juger l’action du Ministre ou de considérer qu’il s’est mis en faute, qu’il a tenté de mentir ou de travestir la réalité. Le point important est la réaction suscitée par ce deuxième tweet. Dans l’absolu, l’information principale est la même dans les deux messages : le feu a été maîtrisé, pas de victime à déplorer. Pour autant, ils ne véhiculent pas du tout le même sentiment. Là ou le premier parle d’incident, identifie une cause et se veut rassurant, le second laisse planer un gros doute quant aux causes et circonstances de l’incendie. Cela montre également l’importance d’un choix d’adjectifs neutres pour parler de sujets sensibles que ce soit pour les politiques ou pour les journalistes et médias. Dans la même idée, il semble primordial d’alterner les sources d’information afin de ne pas être en permanence confronté à des publications ayant des lignes éditoriales trop marquées. Ainsi, le récepteur pourra aiguiser son esprit critique et croiser les sources pour parvenir à supprimer un maximum de biais.
Les « filter bubble », le concept de « bulles de filtre » responsables d’une baisse de l’esprit critique
Avec l’avènement des médias sociaux et un ciblage toujours plus précis, la consommation online des nouvelles et informations a pris une toute autre dimension que celle qu’elle avait il y a encore une dizaine d’année. Deux points principaux ressortent : l’instantanéité de l’accès à l’information, mais aussi et surtout une place immense laissée au « sur-mesure ». Les bulles de filtres sont un concept nommé par Eli Pariser et qui représentent métaphoriquement un endroit dans lequel le récepteur de l’information se trouverait, recevant des news de la même source, avec le même angle, de la même personne et qui « filtrerait » ainsi tous les autres points de vues. Ainsi, la « victime » se retrouve isolée à son insu et se voit proposer des contenus sélectionnés pour lui avec des motivations diverses.
Il y a principalement deux raisons qui induisent la mise en place de bulles de filtre. La première est bien connue des services marketing, c’est la mise en place d’algorithmes mis en place par Google, mais aussi par plus ou moins n’importe quel engin connecté. En rassemblant un maximum des habitudes de consommation de l’information (l’orientation politique des articles que l’on lit, les abonnements à tel ou tel site, le temps d’écran passé sur chacune des publications, les thèmes qui intéresse le plus le lecteur), les algorithmes organisent l’information
de sorte à ce qu’on l’on puisse voir uniquement les choses sur lesquelles nous avons l’habitude de cliquer. Pire encore, ces algorithmes pourraient faire en sorte de ne montrer que les informations et points de vue avec lesquels nous sommes d’accord. Le problème étant que cela implique que nous n’échangions et ne débattions qu’avec des gens d’accord avec nous et empêche ainsi -ou du moins rende plus difficiles- les changements d’avis. Nous confions donc avec cet algorithmique à des machines et des robots le soin de choisir ce qu’il est pertinent que nous lisions ou non, les informations qu’il est judicieux que nous ayons ou pas, ainsi que les pistes de réflexion qui nous sont offertes. La satisfaction de se voir conforté dans son point de vue est également un cercle vicieux qui se nourrit pour partie de l’hypocrisie de certaines publications et journalistes qui sous couvert de liberté d’expression proposent de la propagande et pour le reste de l’absence de réflexion de ceux qui attendent qu’on leur serve l’information, prête à consommer.
L’effet Dunning-Kruger : un effet de surconfiance. Tous des experts en tout ?
Ce processus étudié en psychologie propose des explications à plusieurs des problématiques comportementales de notre époque. L’effet Dunning-Kruger (ou effet de surconfiance) peut être dans une certaine mesure rapproché du syndrome de Galilée que nous avons déjà exposé. Comme souvent, il s’agit d’un biais cognitif, c’est à dire un processus psychologique inné ou acquis qui tend à modifier la perception de la réalité et la cognition de celui qui en est victime. On parle ici de problème méta-cognitif qui empêche le sujet de prendre du recul sur sa propre réflexion et induit ainsi un décalage entre la réalité et la réalité perçue. De manière concrète, l’effet de surconfiance porte bien son nom : il suggère que l’auto-évaluation quant à nos compétences sur un sujet découle directement de nos compétences réelles sur ledit sujet. Les résultats de l’étude montrent qu’une personne qui manque de compétences sur une question donnée peut tendre à surévaluer sa connaissance du sujet. Cela suggère que nos certitudes soient plus profondément ancrées que lorsque nous avons une réelle connaissance en la matière. Une personne peu qualifiée sur l’écologie ou la biodiversité par exemple pourrait être victime de cet effet en prétendant que le changement climatique est un complot, que la chasse est un régulateur naturel des espèces alors même que la quasi-totalité de la communauté scientifique se met d’accord sur la réalité du problème. Personne n’est à l’abri de ce biais, des recherches de l’American Journal of Medicine ont même établi que l’effet de surconfiance était potentiellement responsable de 30% des erreurs de diagnostics médicaux
Peu d’autres expériences sont malheureusement venuesT corroborer cette thèse mais elle a le mérite d’expliquer nombre de comportements chez le consommateur et plus généralement dans la prise de décision et de position. En effet, que ce soit pour les vaccins, le réchauffement climatique ou la consommation de masse, chacun est persuadé à son échelle d’avoir raison, d’un côté comme de l’autre.
Sources
Roman Jacobson, Closing statements : Linguistics and Poetics, 1960
Claes H. de Vreese : News framing: Theory and typology, 2005
Dietram A. Scheufele : Journal of Communication, Volume 57, Issue 1, March 2007
Dietram A. Scheufele : Journal of Communication, Volume 49, Issue 1, Marche 1999
Robert M. Entman : Framing: Toward Clarification of a Fractured Paradigm, December 1993
Tversky,: The framing of decisions and the psychology of choice, 1981
Reza Aslan : Why I am a Muslim, 2017
Eli Pariser : The Filter Bubble: What The Internet Is Hiding From You, 2011
David Dunning : Advances in Experimental Social Psychology, Volume 44, 2011