« Le sport ne disparaîtra pas, mais cela ne veut pas dire que le sport ressemblera toujours à ce qu’il est aujourd’hui »[1]

L’importance croissante par le secteur économique du sport est principalement due à l’évolution des conditions de travail, notamment avec l’obtention de congés payés et l’augmentation du temps libre octroyé aux divertissements. La pratique sportive se diversifie progressivement en raison de la demande jaillissante d’une pratique non sujette à la compétition. Réel phénomène de société, tel un label désignant une manière d’être et des comportements à adopter, le sport a trouvé place dans nos vies tant au niveau relationnel que professionnel et social.

1 – Hier, aujourd’hui, demain

Pour comprendre le conditionnement du sport, il nous faut remonter à l’Antiquité bien que la pratique que nous connaissons aujourd’hui ne soit en aucun cas le prolongement du sport d’autrefois. En apparence nous pourrions croire qu’il y a une continuité au travers des siècles mais ce n’est en réalité que l’écho d’une atmosphère sociale spécifique. En effet, les diverses étapes de l’histoire ont indirectement bousculé le monde du sport, témoignant d’une pratique sociale et des valeurs inculquées par la société. Le sport nous a été présenté comme un ensemble de réglementations qu’il nous faut respecter. Sans règles, le sport n’aurait pu se frayer une place dans nos vies. Cet élément central fut à l’origine de la consolidation d’un dispositif réglementaire qui n’a sans cesse évolué. L’activité sportive et ses pratiques ont pris un important virage ces dernières années. L’augmentation du nombre de pratiquants, les changements de lieux d’exercice et l’arrivée d’un tout autre collectif sportif, ont marqué cette dernière décennie qui a donc été empreinte de nouveautés.

Deux aspects montrent l’attrait d’une telle pratique : la recherche du bien-être et l’appartenance sociale. La majorité des pratiquants considéraient jusqu’il y a peu de temps le sport comme une pratique sociale démontrant leur souhait de participer à un championnat, ce qui les poussait vers une performance constante. Mais, la quantité de licences sportives octroyées par les institutions n’est pas un facteur évocateur du quota de pratiquants. En effet aujourd’hui, l’amateurisme prend progressivement le dessus allant jusqu’à inverser totalement la balance. La part d’adeptes exerçant une pratique tournée vers la compétitivité tant à diminuer fortement. Les individus ont un besoin d’indépendance : être à même de pouvoir exercer leur activité comme bon leur semble est aujourd’hui un critère essentiellement recherché. Il n’est plus question de se mesurer aux autres par le biais d’un rattachement officiel à une fédération ou à un club, mais bel et bien se prouver personnellement de ses capacités. L’individu actuel souhaite se prouver qu’il est capable d’une telle prouesse sportive sans pour autant se mesurer directement à autrui. L’envie d’évoluer au sein d’une communauté partageant les mêmes convictions est essentielle. Bien que la nature humaine tende à la comparaison, il n’est pas ici question de cela ; le partage de valeurs et l ‘évolution sportive commune prime. Cette nouvelle tendance d’amateurisme émergente, les fédérations sportives ne sont cependant pas impactées de la même manière puisque cette variation est principalement due au public visé, à la qualité des services proposés mais également à sa quantité.

Le désir de pouvoir pratiquer une activité physique sans la moindre contrainte et dans un cadre plus naturel pousse les personnes à se tourner vers une expérimentation novatrice. C’est d’ailleurs, par cette dernière, que de nouveaux sports font leur apparition tel que le skateboard, le surf ou encore le roller. Ne nécessitant ni infrastructures particulières ni formations spécifiques, ces pratiques insoupçonnées n’ont pas la prétention de devoir acquérir une licence sportive pour les exercer. Ce besoin de « nature » et sans doute de liberté, avantage la création de nouveaux appareillages plus ludiques (planches de surf, parapente, etc) destinés à la pratique des sportifs eux-mêmes. Ces techniques plus distrayantes aillant instabilité, vitesse et incertitude, rendent possible l’exploitation de nouveaux espaces et de nouvelles synergies offrant une pratique plus palpitante et moins coûteuse. Les pratiquants, en quête constante de liberté et d’autonomie, deviennent progressivement « plurisportifs ». Cette évolution entraîne, à nouveau, le développement de disciplines encore méconnues telles que le canyoning qui n’est que la résultante du canoé-kayak et de l’escalade. L’émergence inattendue d’envies naissantes conditionne inévitablement le sport de demain.  Être empreint de désir n’est pas forcément synonyme de pratiques douces puisque l’envie de se dépasser est bel et bien présente avec des intensités sportives plus ou moins importantes et une certaine prise de risques.

Réel marqueur social, le sport est souvent qualifié de vecteur d’intégration mais, il peut également être caractérisé de « pouvoir » financier et intellectuel. Pratiquer un sport c’est appartenir à une catégorie socioprofessionnelle déguisée dû à la segmentation de la culture sportive. Chaque individu s’identifie à un sport vis à vis du pouvoir qu’il a dans la société. Son appartenance à telle ou telle catégorie sportive n’est que le reflet de ce qu’il souhaite montrer bien que la condition socioprofessionnelle joue un rôle essentiel à cette affiliation. Mais en soi, chaque personne a le choix de s’adonner à une pratique sportive préalablement choisie. Bien que les revenus propres à chacun aient un impact direct sur les pratiques qualifiées de loisirs tel que le sport par exemple, les individus utilisent leurs liquidités comme bon leur semble. Nous retrouvons cependant deux pôles sociétaux distincts ; les « pauvres » VS les « riches » où sillonnent des pratiques pleinement diversifiées. Certains sports nécessitent l’achat d’équipements pour les pratiquer et ne sont alors pas à la portée des personnes plus défavorisées. Nous pouvons donc constater que la condition socioprofessionnelle joue un rôle direct dans la pratique sportive. Le ski, la voile ou encore le golf par exemple sont qualifiés de sports haut de gamme par leurs équipements onéreux. Dans le cas contraire où la pratique ne demande pas ou peu d’appareillage, elle est connotée comme étant économique tel que les sports de combats. Bien que le sport se popularise, un paradoxe demeure. Les personnes ayant des revenus plus modestes sont ces mêmes personnes qui possèdent le temps nécessaire pour s’adonner à une pratique sportive. À contrario, les individus plus qualifiés n’ont pas forcément la possibilité, par faute de temps, de se consacrer à une telle activité bien que leur rémunération leur permette. La classe sociale a un rôle central en conditionnant plus ou moins le sport exercé. Les personnes plus aisées se tournent vers des pratiques telles que le golf ou encore le tennis à des fins relationnelles et professionnelles. Là où les classes plus modestes se retrouvent autour de sports plus populaires, avec en tête de liste le football. Ce dernier se veut contradictoire puisqu’il est l’un des sports qui engendre le plus d’argent tout en attirant les classes les moins fortunées.  

Dans une optique parallèle, les individus les plus jeunes bannissent le sport de leur quotidien. L’omniprésence des écrans et le peu de temps consacré à l’activité sportive au sein des enceintes éducatives n’encouragent pas la jeunesse à s’adonner à cette pratique. Détourner la fonctionnalité du sport vers l’amusement avec un enseignement original permettra à l’enfant de se frayer une place. La majorité des pays européen ont compris l’enjeu d’une telle pratique dans le quotidien des écoliers en y conférant une place prédominante dans leur enseignement. La France a encore à faire pour parfaire cet aspect en s’imprégnant des pratiques frontalières.

Les avancées médicales conduisent à un vieillissement considérable de la population. Les individus d’âge mûr occupent aujourd’hui une part importante dans notre société. C’est pourquoi, lutter contre la sédentarisation, la dépendance ainsi que la disparition progressive des liens sociaux est un enjeu majeur. Un nouveau public fait donc son apparition dans le monde du sport : les 55 ans et plus. Les exercices sportifs souvent restreints, n’empêchent pas cette nouvelle catégorie de mener ses activités très assidument dans un souci de maintenir sa santé, conserver une apparence satisfaisante et lutter contre l’éloignement social. Ce besoin contact humain emmène les pratiquants à se tourner principalement vers des sports qualifiés de « loisir » exercés hors institutions normalisées : cyclisme, randonnée, pêche ou encore boule de pétanque.

Se mesurer aux autres demeure cependant une volonté humaine prédominante indépendamment de tout autre élément démographique, socioprofessionnel ou encore géographique quel qu’il soit.

2 – L’émergence de la DATA et des réseaux de communication, vers une vision plus compétitive

Le numérique a aujourd’hui la mainmise sur un nombre conséquent de secteurs dont celui du sport. En effet, ce bouleversement digital alliant les différents médias sociaux, le big data ou encore la réalité virtuelle, a engendré des innovations concernant la pratique sportive. Et ce, à des niveaux différents : physique, social, économique ou encore institutionnel. L’optimisation fonctionnelle des organisations octroie une amplification flagrante des performances sportives ainsi que des conditions expérientielles et entraîne une implication plus forte des spectateurs. Le secteur du sport, multipliant les infrastructures et équipements du service public, comptabilise aujourd’hui un nombre grandissant de pratiquants, qu’ils soient licenciés ou non. Améliorer la gestion et l’exploitation de ces aménagements publics est un enjeu actuel auquel toute institution se doit de répondre. Les supports digitaux permettant de communiquer au sujet des évènements sportifs actuels ou à venir, créant ainsi du lien entre les supporters. Le principe étant aujourd’hui d’optimiser l’utilisation de ces supports et de mettre leurs bénéfices au profit des aménagements publics. De nos jours, le secteur du sport grandit au travers des réseaux sociaux tant au niveau des institutions que des associations sportives et des fédérations. Cette présence instaure une réelle proximité avec le public en amplifiant la relation club / supporters pour en dégager un véritable engagement sportif. Par le biais de contenus optimisés, l’engouement des spectateurs se voit suscité maximisant ainsi la notoriété du club. L’alliance entre le big data et le secteur du sport fonctionne plutôt bien. Sa présence est grandissante puisqu’elle se situe tant au niveau de l’activité économique du secteur, que de la santé des sportifs ou encore du divertissement.

Par le biais des réseaux sociaux, les clubs sportifs ont aujourd’hui la possibilité de faire entendre leur voix en échangeant directement avec des supporters. Par ce levier de communication, ils sont en mesure de pouvoir gérer en temps réel la relation client exercée auprès de leur public par des messages ciblés. Les réseaux sociaux, réel outil collaboratif, ont un usage d’intensification et de diffusion de l’information où les institutions sportives ne cessent d’exposer des contenus en tout genre. Les fans ont quant à eux la possibilité d’interagir sur les sujets de leur choix participant ainsi à la notoriété indirecte du club ou de la fédération en question. Véritable support en devenir, le digital est de plus en plus utilisé par les clubs pour accroître le sentiment d’appartenance de leur communauté online. Les formats ne cessent d’évoluer et de se diversifier : podcast, live, infographie animée et story entre autres, pouvant ainsi retracer des évènements marquants concernant l’histoire du club ou encore des faits d’actualité.

Les institutions, devenant des acteurs à part entière dans l’économie sportive, commercialisent des produits dérivés marqués à leur image. La commercialisation de ces derniers passe principalement aujourd’hui par le web afin de répondre à une pratique d’achat numérisée des supporters. C’est pourquoi, les réseaux sociaux ont leur part à jouer dans la divulgation d’informations de type publicitaire. Cette optique est également applicable au remplissage des stades par exemple telle une vitrine d’entreprise. Les réseaux sociaux ainsi que le big data ont pleinement révolutionné la manière de voir le sport. Outre leur rôle de communication, ils ont pour vocation de créer de l’engagement sportif in et off event. Avec une connexion d’autant plus fluide via les innovations technologiques grandissantes, l’expérience terrain est amplifiée. Les spectateurs sont des acteurs à part entière de l’évènement qu’ils soient physiquement présents ou non. Par leurs interactions via les réseaux sociaux ou encore leur utilisation mobile ils auront l’impression de participer à la co-création de l’évènement. Sur le terrain, ils ont également la possibilité d’échanger directement avec le club comme par exemple participer à un tirage au sort avec divulgation sur écran géant. Par le biais de ces différentes pratiques suscitant de l’engagement, les supporters deviennent de plus en plus fidèles à leur club jusqu’à à en devenir de réels prescripteurs.

Dans une vision opposée, la collecte de données permet à la fois de développer des performances sportives mais aussi d’optimiser la pratique du sport de manière stratégique en championnat de haut niveau. L’analyse de ces données, notamment réceptionnées par le biais d’objets toujours plus connectés, est sujette à de nombreuses interrogations concernant la déshumanisation du sport de compétition. Mais, utiliser ces innovations à bon escient signera l’optimisation du sport de demain. Puisque la compétition rime avec le dépassement des capacités physiques, il est primordial de s’interroger sur les limites de la condition humaine. La fatigue est aujourd’hui responsable d’un nombre grandissant de blessures en tout genre. Utiliser les avancées technologiques au profit du corps humain et de la santé de chacun est une dimension à explorer. Bien qu’il ait été prouvé que la condition optimale pour accroître sa performance physique est la symbiose entre effort et repos, bon nombre sont ceux qui surmènent leur corps en le poussant à des entraînements extrêmes sans laisser une place suffisante à la récupération avant un nouvel effort intense. La fatigue, qu’elle soit de l’ordre physique ou mental, a des conséquences dramatiques sur la capacité à prendre une décision et la coordination neuromusculaire. C’est pourquoi, des solutions de monitoring ont été mises en place pour optimiser la performance de chaque athlète. Pouvoir identifier les causes d’une fatigue naissante, contrôler la charge d’activité physique et suivre quotidiennement le bien-être des sportifs permet de mettre en place une stratégie pleinement personnalisée.

L’activité sportive, synonyme de plaisir et de vitalité, délaisse l’aspect institutionnel lui étant auparavant conféré en se diversifiant vers une pratique plus informelle. Dans une dynamique de « sports pluriels », la sophistication des matériels sportifs fait naître de nouvelles technologies dans le milieu de l’amateurisme. L’impulsion des smartphones a totalement démocratisé la manière de consommer le sport, réduisant ainsi l’écart en termes d’équipements sportifs de haut niveau à contrario de celui de la pratique amatrice. Le monde du sport a progressivement basculé, via l’émergence des applications mobiles qui ont vu le jour, donnant une nouvelle dimension à cette pratique qui se voulait plutôt solitaire jusqu’ici. Aujourd’hui, il est possible d’évaluer son activité sportive en analysant sa progression par rapport à l’intensité de sa pratique mais également de sa fréquence. Les sportifs, en recherche constante de résultats personnels, se sont progressivement regroupés pour grandir dans cette optique en formant une réelle communauté sportive. Ces applications donnent lieu à un réel partage autour d’une expérimentation réunissant des univers différents souhaitant marcher dans la même direction tout en nourrissant une dimension compétitive. Les nouvelles technologies, toujours plus innovantes, permettent de suivre au mieux les performances de chacun. Par le biais des interactions créées, les consommateurs vont être « attirés » par les personnes ayant des pratiques et résultats similaires aux leurs. Un suivi régulier et interactif est alors possible, emmenant les utilisateurs vers de nouveaux objectifs. Ce portail virtuel dissimule des individus ayant des envies, des besoins, des attentes distinctes que les applications se doivent de satisfaire.

3 – Le gaming, une nouvelle façon de consommer

Le mois de juillet prochain sera marqué par un évènement tant attendu : les Jeux Olympiques de Tokyo, où sillonnent des innovations technologiques de plus en plus performantes. Lors de son inauguration, deux tournois d’e-sport se feront face : Street Fighter et Rocket League. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’une telle pratique prendra place aux Jeux Olympiques un jour. Cette idée a par ailleurs été totalement écartée des Jeux Olympiques qui se dérouleront en France en 2024 (position de Tomas Bach)[2]

Concrètement, un pratiquant de sport électronique est semblable à un sportif traditionnel puisqu’il possède, lui aussi, des sponsors, un agent, un entraîneur ainsi que du matériel lui étant destiné pour sa pratique. Ce nouveau sportif hors normes, doit être à même de pouvoir coordonner ses différentes actions, trouver de nouvelles tactiques, résister à la pression et être capable de prendre des décisions pour optimiser son jeu. Bien que cette pratique soit aujourd’hui reconnue, aucun praticien français n’est à même de pouvoir accompagner ces joueurs dans leur jeu. Pourtant, ces derniers peuvent souffrir du canal carpien dû à une activité essentiellement basée sur l’utilisation des membres supérieurs. Par ailleurs, de l’autre côté de l’Atlantique, une académie a ouvert ses portes en Californie pour soutenir cette nouvelle activité : la « High Performance e-sport Lab ».

Encore méconnu il y a quelques années, l’e-sport engendre aujourd’hui des recettes conséquentes et consacre une place importante aux sponsors et aux marques connues dans le secteur du sport traditionnel telles que Coca-Cola ou encore Redbull par exemple. Un événement marquant a su prouver l’existence et surtout faire reconnaître cette pratique aux yeux du grand public, par la loi d’Axelle Lemaire [3]sur le numérique en 2015. Un nombre considérable de startups se positionne d’ailleurs dans ce secteur grandissant. La plateforme de streaming « Twitch » a pris pleinement part dans ce domaine, en proposant sur son interface d’origine, une spécification du streaming pour les jeux vidéo ainsi que les tournois dédiés. C’est d’ailleurs un des acteurs principaux dans ce domaine puisque de nombreux partenariats avec des développeurs, des éditeurs mais également des constructeurs de jeux vidéo ont été actés. Nous pouvons également prendre comme exemple la startup « Glory 4 gamers » qui a rendu possible la gestion de tournois en ligne qui ne pouvaient accueillir jusqu’à aujourd’hui une partie multi-joueurs. A l’issu de ces parties, des évènements voient le jour en regroupant les personnes en physique et ainsi permettre d’enrichir l’expérience humaine.

Un événement sur le temps d’un weekend a d’ailleurs été programmé à Lyon sur la fin du mois de février au Centre des Congrès de la Cité Internationale sous le nom de « Lyon e-sport 2020 ». Lors de ce dernier se tenaient les phases finales du tournoi « Trackmania Grande League » mais également les tournois de Fortnite et League of Legends où 64 équipes se sont affrontées. Les grandes étapes de cet événement ont d’ailleurs été retranscrites en live sur Youtube où se retrouve la plus grande concentration de joueurs en ligne. Cette pratique est donc devenue un événement grand public rassemblant tant sur le web qu’en réalité physique. Mais, acquérir un statut professionnel dans une telle pratique est encore difficile sur le sol français, cela est dû à une non-reconnaissance de pratique physique à proprement parlé.

Pour solliciter le corps humain et être progressivement considéré comme une pratique sportive, le e-sport tend à évoluer à nouveau. Il n’est plus ici question de parler d’un sport artificiel mais d’une réelle immersion virtuelle. Aujourd’hui, nous pouvons trouver des équipements sportifs plongeant le pratiquant dans un monde à part et reconstituant l’environnement sportif préexistant. Pratiquer le ski ou encore le parapente tout en ayant les « pieds sur terre » est actuellement possible. Tout individu, muni d’un casque de réalité virtuelle, peut déambuler à proprement parler dans un cadre synthétisé par numérisation. Cette atmosphère plonge le participant en totale immersion puisqu’à chacun de ses déplacements, une nouvelle image se crée indéfiniment. L’espace virtuel évolue au fur et à mesure des actions engendrées par le sportif.  Par cette nouvelle technologie, les temps d’apprentissage sont revus à la baisse tout en limitant les risques de blessures.

De nouveaux jeux virtuels voient le jour tel que « Katwalk » où le corps en mouvement permet de faire déplacer pleinement un personnage au sein du jeu. Les joueurs doivent réellement marcher, sauter ou encore courir pour que leurs personnages prennent vie et suivent les différentes instructions.  Dans cette optique, la pratique sportive prend tout son sens. La perception que les gens ont de cette nouvelle pratique prendra probablement un nouveau tournant prochainement. Y a-t-il un avenir possible dans le secteur de l’e-sport ? Ce domaine est devenu un business depuis que des investisseurs prennent part tels que des marques, des sponsors ou encore de simples fans.

OUVERTURE

Le sport a su se frayer une place prédominante dans le quotidien des citoyens. La diminution du temps dévoué au travail et l’accroissement du pouvoir d’achat ont permis d’enrichir les pratiques sportives en donnant naissance à de nouvelles.  Le prolongement de la scolarité et la présence d’une activité sportive au sein des établissements ont prodigué une certaine vision d’hygiène publique.  L’État, en cohésion avec les collectivités et les entreprises, s’est penché sur l’analyse des différents marchés, tout en portant un intérêt particulier sur les innovations technologiques envisageables. L’apparition d’un désir de bien-être a permis de généraliser des valeurs plus individualistes tournées sur un souci d’apparence et du culte de la jeunesse.  Bien que le sport se soit progressivement démocratisé, des inégalités persistent entre les hommes et les femmes mais également entre deux individus socio-professionnellement opposés. Une part non négligeable de la population ne peut donc s’adonner à une pratique sportive lorsqu’une autre prône l’irrégularité dans son exercice. Nous sommes passés d’une relation principalement basée sur le rapport avec le corps à une pratique spirituelle. Dans cette génération robotisée par les avancées technologiques bondissantes de toute part, quelle sera la définition du sport de demain ? La prédominance des écrans engendrera-t-elle la disparition progressive d’un mouvement corporel ? Comment nos enfants qualifieront leur activité sportive ? Où allons-nous trouver les liens sociaux qui nous unissaient jusqu’à présent ? Savoir imposer des limites dans cette évolution est un devoir que nous devons saisir. L’ubérisation que nous avons su créer autour de l’activité économique sportive a encore des chances d’être stoppée. Les réseaux sociaux et le big data, omniprésents au sein des clubs et des fédérations, soulèvent une question centrale : Ce nouveau levier de communication prédominant au service de la digitalisation, est-il devenu un moyen de survie pour les clubs ou seulement un souhait de renouveau en termes de communication ? Il est temps d’agir et de reprendre le contrôle de ce monde qui nous dépasse. Réagir aujourd’hui pour le monde de demain c’est octroyer une place aux citoyens à venir. 


SOURCES 

Articles : 

LORET, Alain, « L’intégration par le sport au risque de l’innovation sportive », n°51, Revue Empan, 2003

GONGUET, Pierre, « Le sport saisi par la fièvre numérique », Le monde, 23 janvier 2018

SERVANT Millie, « E-sport to the game », Sport et innovation, 22 décembre 2015

Études :

MIGNON Patrick, « Les pratiques sportives : quelles évolutions ? », La Documentation Française, 2004, p 54-57

HASCHAR NOÉ Nadine, «  La demande : l’évolutions des pratiques sportives », Laboratoire Prissmh-SOI, UFR SPATPS Université Paul Sabatier Toulouse III, 29 mars 2011

Enquêtes : 

Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, « La pratique des activités physiques et sportives en France », 2005, INSEP-Éditions, 274 pages

Sites web : 

http://bodybuilding.online.fr/ch1/sportfrance/france.htm

https://www.numerama.com/pop-culture/547665-jo-2020-a-tokyo-grace-a-intel-il-y-aura-un-peu-desport.html

[1] KELLY, « Sports reach the crest of the bill ». The Globe & Mail, 30 décembre 2017 

[2] Thomas Bach – Président actuel du Comité International Olympique

[3] Axelle Lemaire – Secrétaire d’Etat chargée du numérique dans les gouvernements Valls I, Valls II et Cazeneuve de 2017 à 2017